Nouvelle-Calédonie: un parti non-indépendantiste réclame un statut "définitif"

Bureau de vote du référendum du 12 décembre avec les bulletins de vote.
Le parti non-indépendantiste Calédonie Ensemble demande que les discussions qui auront lieu après le référendum d'autodétermination prévu dimanche en Nouvelle-Calédonie aboutissent à un statut "définitif" pour le Caillou, sans nouveau référendum.

"Après ce tunnel de trois référendums, après la dégradation économique qu'on subit, après un pays qui se vide de ses habitants, qu'on reparte pour un tour avec un autre statut et d'autres référendums sur l'indépendance qui pourraient être organisés, (...) c'est ça le projet ? Nous on dit stop, le projet maintenant, il doit être définitif", a déclaré le député centriste et membre de Calédonie Ensemble, Philippe Gomès jeudi lors d'une réunion de campagne à Boulouparis, au nord de Nouméa. 

"On a eu deux consensus transitoires : Matignon c'était un consensus de 10 ans, Nouméa, c'était un consensus de 20 ans. Ils étaient nécessaires, il fallait construire quelque chose, on ne blâme pas les anciens. Mais maintenant il faut que ce soit un consensus définitif entre Calédoniens, entre indépendantistes et non-indépendantistes", a-t-il martelé.  "Quand il y avait du sang partout après Ouvéa (...) tout le monde pensait que c'était planté, qu'il n'y aurait pas d'accord, qu'on n'arriverait à rien. Et bien (l'anti -indépendantiste Jacques Lafleur et l'indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, NDLR) sont revenus après avoir signé. Et signer après Ouvéa, c'est un peu plus compliqué que signer après un troisième référendum", a assuré le député.

Proposition de report en septembre 2022

La prise d'otage et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988 s'étaient soldées par la mort de 19 militants kanak et six militaires français. Un mois plus tard, les accords de Matignon scellaient la réconciliation, avant celui de Nouméa en 1998 qui a doté l'archipel d'un statut reposant sur une autonomie progressive. Pour M. Gomès, "il faut trouver des équilibres avec les indépendantistes, mais
il faut aussi qu'entre non-indépendantistes, on arrive à avoir une trame commune. Nous on n'est pas pour la partition. On devra le faire après le 12 décembre, c'est important de ne pas arriver en ordre dispersé à la table
", a-t-il ajouté.

Deux référendums sur l'indépendance ont déjà eu lieu en Nouvelle-Calédonie en 2018 et 2020 et ont été remportés par les pro-France (56,7% puis 53,3% des voix). Invoquant la crise sanitaire, les indépendantistes du FLNKS, qui souhaitaient un report à septembre à 2022, ont décidé de ne pas participer au vote du 12 décembre. Le comité stratégique indépendantiste de non-participation a indiqué jeudi dans un communiqué que "face à l'entêtement de l'État de maintenir coûte que coûte la date de la consultation au 12 décembre 2021, le FLNKS et les Nationalistes s'opposent à toutes discussions et à de quelconques rencontres avec le ministre des Outre-mer (Sébastien Lecornu, NDLR) avant les élections présidentielles."