Nouvelle-Calédonie : une nouvelle cellule interministérielle de crise aura lieu vendredi matin

Gabriel Attal a annoncé l'envoi de forces de l'ordre supplémentaires, ainsi qu'un pont aérien pour acheminer les vivres.
À l'issue du Conseil de défense, Gabriel Attal s'est exprimé sur la situation encore "tendue" en Nouvelle-Calédonie. Le Premier ministre présidera une nouvelle cellule interministérielle de crise vendredi à 8 h, heure de Paris. Emmanuel Macron a annulé la réunion en visio initialement prévue avec tous les acteurs calédoniens sur place, a annoncé l'Élysée.

À l'issue du conseil de défense présidé ce matin par Emmanuel Macron, le Premier ministre s'est exprimé sur la situation en Nouvelle-Calédonie. Gabriel Attal a décrit une "situation très tendue" dans l'archipel où les "pillages, émeutes, incendies et agressions" se poursuivent. 

Dans un discours de quelques minutes, le Premier ministre a rappelé l'objectif du président de la République : "rétablir l'ordre". Gabriel Attal a annoncé l'envoi de 1000 effectifs de force de l'ordre supplémentaires, qui viennent compléter les 1 700 personnes déjà sur place. Le Premier ministre Gabriel Attal présidera une nouvelle Cellule interministérielle de crise sur la situation en Nouvelle-Calédonie vendredi à 8 h, heure de Paris.

1000 forces de l'ordre en plus

Parmi ces effectifs, on peut citer l'arrivée depuis mercredi soir du GIGN depuis la Polynésie, et la mobilisation de l'aviation militaire, mais aussi civile, "avec des réquisitions". Un pont aérien sera également mis en place pour acheminer les denrées, alors que les habitants craignent des pénuries, et assurer la continuité des services de soin. 

Le Premier ministre a déclaré vouloir "mettre hors d'état d'agir tous ceux qui pillent, incendient, agressent, et qui sont responsables de ces émeutes". Désirant avoir la "plus grande fermeté" à l'égard des auteurs des violences, le chef du gouvernement a indiqué qu'une "circulaire pénale" serait publiée par le garde des Sceaux dans les prochaines heures pour garantir "les sanctions les plus lourdes contre les émeutiers et les pillards".

Soutien au monde économique

Le gouvernement entend aussi apporter "tout le soutien nécessaire" aux acteurs économiques dont l'activité a été impactée. Selon la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie, les trois premières nuits d'émeutes ont causé pour 200 millions d'euros de dégâts. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, réunira dans les prochaines heures "le monde économique" du Caillou lors d'une réunion en visioconférence afin de mettre en place les solutions qui leur permettront de "tenir, se relever, et continuer à exercer en Nouvelle-Calédonie". 

Lors de son allocution, le locataire de Matignon a déclaré la tenue d'une réunion avec la présidente de l'Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet, le président du Sénat Gérard Larcher, et les comités de liaison parlementaire sur le sujet de la Nouvelle-Calédonie. Elle aura lieu vendredi à 18h30. Ce comité a pour objectif d'informer les représentants de la Nation sur la situation sur l'archipel. 

Un entretien annulé avec les acteurs locaux

Cette intervention du Premier ministre s'est déroulée à l'issue du deuxième conseil de défense réunie ce matin par le président de la République. Une réunion en visio avec tous les acteurs politiques calédoniens devait être organisée ce jeudi matin. Les modalités de cette réunion ont été modifiées, a informé l'Élysée. 

Pour eux, la situation sur place ne permet pas la tenue de cette réunion. Une cinquième personne a en effet perdu la vie sur le Caillou, un gendarme victime d'un "tir accidentel" selon Gérald Darmanin. 

Des échanges maintenus 

Les proches du chef de l'État affirment aussi que les différents acteurs ne souhaitent pas dialoguer les uns avec les autres pour le moment. Emmanuel Macron échangera donc directement avec les élus. 

Le retour à l'ordre en Nouvelle-Calédonie est un "préalable à la poursuite du dialogue" et il "permettra de garantir l'approvisionnement de l'île en produits essentiels", a assuré plus tôt Gabriel Attal sur X. Le Premier ministre.