Nouvelle série de réactions politiques aux propos d’Audrey Pulvar sur les réunions non-mixtes

La canditate socialiste à la présidence de la région Ile-de-France a estimé que si une personne blanche assiste à une réunion non-mixte, réservées à des personnes de couleur, on peut "lui demander de se taire".

"Audrey Pulvar n'est pas raciste". Plusieurs personnalités issues de la gauche et de l'écologie ont pris la défense, mais avec des nuances notables, de la Martiniquaise Audrey Pulvar. La candidate PS pour les régionales en Ile-de-France est empêtrée dans une polémique après avoir jugé qu'on peut demander aux Blancs "de se taire" lors de réunions non-mixtes.

Soutien d'une partie de la gauche

Son "expression est très maladroite" mais "considérer qu'Audrey Pulvar puisse être raciste, c'est totalement aberrant", a souligné le député européen EELV Yannick Jadot sur France Inter. Sans s'opposer aux "groupes de parole", il insiste sur la nécessité de "sortir de la non-mixité" dès qu'on passe à la "délibération".

"Ce n'est pas possible que dans ce pays, on ne puisse plus débattre en respectant le concurrent ou le contradicteur" a aussi déploré Yannick Jadot à propos des vifs échanges à gauche sur l'organisation par le syndicat étudiant Unef de réunions non-mixtes, interdites aux personnes blanches.

"N'inversons pas les choses: Mme Pulvar n'est pas raciste", a abondé le député LFI Alexis Corbière sur Cnews. "Le fond du problème ce ne sont pas les propos d'Audrey Pulvar, c'est le racisme, la discrimination dans ce pays, le sexisme aussi".

De son côté le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, a affirmé "défendre l'Unef" sur BFMTV. Il a également invité "la gauche et les écologistes à ne pas se laisser entraîner dans un débat dont personne ne sera vainqueur", en utilisant une image colorée :

"Ne vous battez pas avec un cochon, vous finirez tous les deux dans la boue et lui il aime ça ! "

Eric Piolle, maire de Grenoble

 

Pluie de critiques, à gauche comme à droite


"Je pense que les réunions segmentées selon la couleur de sa peau, sa religion ou son sexe, ça divise le combat", a critiqué pour sa part le patron du PCF Fabien Roussel sur France 2, qui plaide pour "l'universalisme des luttes".

Dans la majorité, la député LREM Aurore Bergé a été "interloquée" par les propos de la candidate PS. Mais "on ne va pas accuser Audrey Pulvar de racisme, ou alors on devient tous fous dans ce pays", a-t-elle mis en garde sur Public Sénat en appelant à "retrouver notre calme sur ces sujets".

L'ancien Premier ministre Manuel Valls a pris moins de pincettes. "C'est un naufrage politique et intellectuel. C'est un renoncement à se battre précisément pour ces valeurs universelles", a-t-il déploré sur Europe 1, car selon lui, "ces réunions racialisées légitiment le concept de race".

L'eurodéputé RN Thierry Mariani a quant à lui dénoncé sur Radio Classique des propos "inadmissibles", qui "montrent une dérive d'une partie de la classe politique vers une sorte de clientélisme politique, de racolage de certaines communautés". "Si le Parti socialiste garde Mme Pulvar comme tête de liste aux régionales, ça veut dire très clairement que le Parti socialiste désormais emboîte les chaussons de M. Mélenchon", a-t-il accusé.

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