Documents de référence, communication du Oui, campagne du Non : le journal du référendum n° 6

Préambule de l'Accord de Nouméa en version illustrée, logo de l'EPKNC, image d'un spot de campagne animé et Louis-José Barbançon invité de la matinale radio.
Dans notre compte-rendu quotidien de l'actualité référendaire : quelques documents de référence pour saisir les enjeux, les initiatives en série contre le scrutin du 12 ou la campagne menée par les partisans du Non. J-6 avant la consultation d’autodétermination, maintenue au 12 décembre.

La Calédonie est entrée dans la seconde semaine de cette étrange campagne officielle. Campagne à laquelle seul le camp du Non à l’indépendance prend part, tandis que les voix du Oui s’expriment d’une autre manière… pour appeler à ne pas aller voter.

Lecture utile

Et au bout de cette semaine, il y aura la troisième consultation inscrite dans l’Accord de Nouméa. Si vous avez un peu de temps devant vous, c’est le moment de (re)lire quelques incontournables pour saisir les enjeux du scrutin. Document du Oui et du Non, Accord de Nouméa, projets de société des partis politiques, relevés de conclusions suite aux comités des signataires…

A retrouver dans ce dossier.

Note aux rédactions

Dernière ligne droite pour l'organisation logistique, également. Le haussariat a diffusé ce soir la "note aux rédactions" (très attendue des journalistes) : elle "récapitule les modalités de communication des services du haut-commissariat de la République à destination de la presse" : comment être accrédité pour la soirée électorale qui aura lieu dimanche à la résidence, confirmation que les résultats officiels seront proclamés par la commission de contrôle le lundi 13, mais à un horaire à préciser, etc.

Côté Oui, communiqués en série

Pas de participation indépendantiste à la campagne officielle, mais une communication active.

Ce matin, communiqué du Palika. Le Parti de libération kanak "affirme que l’Etat a voulu imposer cette dernière consultation au nom de ses propres intérêts après l’affaire des sous-marins avec l’Australie et pour faire plaisir à la droite nationale. L’Etat et la droite locale et nationale ont ainsi 'volé' aux Calédoniens leur référendum en imposant cette date quelques soient les conditions par peur que le OUI l’emporte", ajoute son porte-parole Charles Washetine.

Conclusion : "Le mouvement indépendantiste sera en droit de demander à l’Etat et au prochain président de la [République française] élu en avril 2022 que ce droit puisse se réaliser dans un cadre plus conforme à l’esprit et à la lettre de [l’Accord de Nouméa] (…), à l’expression démocratique et au droit international en matière de décolonisation et d’autodétermination".

Nous achevons ce beau processus de décolonisation et d’émancipation qui fait la fierté de notre pays par un véritable gâchis politique et dans la confusion la plus complète. Le mouvement indépendantiste conteste politiquement et juridiquement la légitimité de ce scrutin crucial pour la sortie de l‘Accord de Nouméa.

Communiqué du Palika

Cet après-midi, ce sont les jeunes du même Palika qui entendaient "interpeller la jeunesse de Kanaky-Nouvelle-Calédonie". Au bout de l’argumentaire, le fameux appel à ne pas se rendre aux urnes. Dans le même temps, "le Conseil national des jeunes du Palika demande à chacun de faire preuve de maîtrise, de respect et de calme".

Mot-d’ordre de non-participation relayé à l’échelle des conseils d’aire. Au passage, les districts du pays Hoot Ma Whaap appellent "les autorités coutumières et la population de l’aire à faire preuve de civisme, pour que le référendum se tienne dans le calme". Plus précisément "ne pas organiser et ne pas participer à des actions qui pourraient perturber cette journée de vote".

Le Conseil d'Etat saisi pour le report

Samedi dernier, on apprenait que le Conseil d'Etat a été saisi par "environ 150 citoyens de Nouvelle-Calédonie [qui] demandent en urgence (…) le report, en raison de la situation sanitaire, du troisième référendum". A lire ici.

Religion : l'EPKNC a activé ses réseaux

Et puis l’Eglise protestante de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, engagée de longue date en faveur de l’indépendance, a interpellé plusieurs instances religieuses qui ont décidé de relayer son appel au report de la consultation.

L’Eglise protestante unie de France et la Fédération protestante de France ont écrit début décembre au président de la République et au ministre des Outre-mer. En plus d’apporter leur soutien à l’EPKNC, toutes deux "s’engagent à la plus grande vigilance auprès des autorités de l’État afin que le droit et la dignité des personnes soient respectés, notamment par rapport à l’échéance du 12 décembre. À plus long terme, elles forment le vœu d’un avenir pacifié et d’un retour à un vrai dialogue entre les personnes et les communautés du territoire pour l’élaboration d’un nouveau statut acceptable pour tous."

Le Conseil œcuménique des Eglises, organisation non gouvernementale basée en Suisse, a aussi adressé un courrier à Emmanuel Macron : il l’"enjoint" de "ne pas insister sur le maintien de la date prévue (…), mais [de] la reporter jusqu’à ce que le référendum puisse être organisé dans des circonstances plus favorables".

La Conférence des Eglises du Pacifique s’était quant à elle tournée vers le Forum des îles du Pacifique pour obtenir son soutien, c’était début novembre.

Campagne commune du Non

Du côté de la campagne officielle, les Voix du Non et Calédonie ensemble faisaient, une fois n’est pas coutume, réunion commune à Koné, vendredi soir, comme évoqué le soir-même. Dans la salle, une trentaine de personnes, pour respecter la jauge, face à Sonia Backès, Naïa Wateou, Philippe Gomès et Gil Brial. Mais sans les partenaires locaux de Générations NC.
Compte-rendu de Gilbert Assawa et Nathan Poaouteta :

©nouvellecaledonie

A Lifou comme sur l'ensemble des îles, les loyalistes font front commun pour porter leur message. A cause de la crise sanitaire, les meetings de campagne pour le Non sont annulés. Des réunions avec un effectif restreint sont organisées chez les particuliers. La dernière a eu lieu ce lundi à la tribu de Qanono.
Compte-rendu de Clarisse Watue et Philippe Kuntzmann :

©nouvellecaledonie

A signaler une conférence de presse des Voix du Non, demain après-midi, "pour présenter le bilan de sa campagne référendaire".

Quand les spots de campagne créent la polémique

On évoquait cette polémique mercredi dernier, et elle a pris de l'ampleur depuis. Un collectif est monté au créneau pour dénoncer le racisme dont seraient porteurs certains clips des Voix du Non. Des courts-métrages animés qui utilisent les particularismes ethniques pour railler le projet indépendantiste.

A lire et voir ici.

Invité de la matinale

Cette campagne, Louis-José Barbançon trouve qu’elle "s’égare beaucoup, sur les recours, les aspects juridiques alors que la seule question, c’est que ça va être un faux-référendum (…). Comme en Calédonie, il y a des faux-tabacs, des faux-mimosas." L’historien était ce lundi l’invité de la matinale radio.
Son entretien avec Charlotte Mestre :

©nouvellecaledonie

Demain, mardi, peu après 7 heures, place à Guy-Olivier Cuénot, du Rassemblement national.

Invités du JT

Ce week-end, c'est sur le plateau de notre journal télévisé que deux personnalités de sensibilité opposée ont exposé leurs arguments.

Jacques Lalié est intervenu samedi. En tant que président de la province des Îles, le FLNKS ayant prévenu que ses responsables politiques n'interviendront pas dans les médias jusqu'au 12 décembre. (à lire et voir ici).

Dimanche, c'était au tour du sénateur Pierre Frogier, trois jours après son discours prononcé à Boulouparis (article à retrouver là).

Dans ma commune

Comment les Calédoniens vivent-ils l’approche du référendum ? Ce soir, la rubrique "Dans ma commune" passait par Lifou. Un instantané disponible demain, à 13 heures, sur le site de NC la 1ère.

Pour retrouver les infos sur la consultation, allez sur le site et cliquez sur Référendum NC 2021.