JO 2021 : quel est le bilan des sportifs calédoniens à Tokyo ?

Les Calédoniens Bassa Mawem, Maxime Grousset, Lara Grangeon et Thomas Goyard, lors des Jeux olympiques de Tokyo qui se sont déroulés du 23 juillet au 8 août 2021.
Maxime Grousset, Thomas Goyard, Lara Grangeon et Bassa Mawem ont connu des fortunes diverses lors de ces Jeux olympiques.

Les JO sont terminés… pour les Calédoniens. Alors que la cérémonie de clôture doit se tenir dimanche 8 août, il n’y a plus aucun Cagou engagé dans les épreuves sportives à Tokyo après le 10 km en eau libre, mercredi. Le moment de faire le point sur les performances sportives de Maxime Grousset, Thomas Goyard, Lara Grangeon et Bassa Mawem, qui nourrissaient de sérieux espoirs pour ces Jeux olympiques.

  • La réussite : Thomas Goyard (RS:X)

Il a confirmé les espoirs placés en lui. Thomas Goyard se présentait à Tokyo avec de grandes ambitions au vu de son palmarès récent. Car s’il n’avait décroché que la 9e place aux mondiaux cette année, il avait terminé 3e en Australie en 2020. Mais lors de ces Jeux olympiques, cet ingénieur, fils d'un chercheur à l'Ifremer, né en Martinique et arrivé enfant en Nouvelle-Calédonie a étalé toute sa maîtrise pour décrocher une médaille d’argent.

Pourtant, rien ne fut simple pour le Cagou qui a vécu une ultime étape à couper le souffle. Disqualifié pour un faux-départ, le Calédonien est, malgré tout, resté accroché à la deuxième place du classement général derrière le Néerlandais Kiran Badloe, avant même la régate finale. "J'ai calculé, recalculé, et je me suis dit : ‘Je crois que c'est bon’, c'est incroyable", a confié Thomas Goyard au terme de la course.

Le rideur a désormais les yeux tournés vers les JO de Paris dans trois ans. A Tokyo, il a vécu la dernière compétition olympique de RS:X puisque dès 2024, la catégorie sera remplacée par l'IQ Foil.

  • La promesse : Maxime Grousset (natation)

Pas de médaille, mais de grands espoirs. Pour sa première participation à des Jeux olympiques, Maxime Grousset a confirmé, à 22 ans, les belles promesses placées en lui. Arrivé à Tokyo avec l’étiquette de leader de la natation française après sa belle saison où il a battu plusieurs records personnels en 100 m, le natif de Nouméa s’est distingué lors de la finale du relais 4x100 m nage libre en réalisant un premier 100 mètres ébouriffant (47''52, meilleure performance de l'histoire en maillot de bain classique pour un nageur français).

Il a ensuite échoué au pied du podium en finale du 100 m nage libre dans une course dominée par l'Américain Caeleb Dressel en 47"02. Une grosse performance pour le Calédonien, car jamais une finale olympique du 100 m n'avait été aussi rapide.

"C'était déjà un rêve de gamin de faire une finale, alors être dans les quatre premiers... Je suis super fier de moi", a-t-il confié. "Il me reste encore un tout petit cran pour passer au-dessus et monter sur le podium. Ce sont les meilleurs nageurs du monde qui sont devant moi, et je suis juste derrière". Sur 50 m en revanche, il n'est pas parvenu à se qualifier pour la finale olympique. Il a terminé 12e (21'87). Le Calédonien peut tout de même nourrir de grosses ambitions pour les JO de Paris en 2024.

  • Les déceptions : Bassa Mawem (escalade) et Lara Grangeon (natation)

Plus dure fut la chute. Bassa Mawem est tombé de haut lors des séries pour l’escalade alors qu’il avait toutes les cartes en main pour décrocher une médaille lors de ces Jeux olympiques. Le Calédonien, double vainqueur de la Coupe du monde de vitesse, qui a signé à Tokyo le premier record olympique de l'histoire, avec un chrono de 5'45, a dû déclarer forfait pour la finale à la suite d’une grave blessure. "Je suis qualifié pour la finale, mais je ne vais pas pouvoir participer parce que je me suis fait une rupture totale du tendon inférieur du biceps", a-t-il déclaré à NC la 1ère.

Un coup dur pour le Calédonien d’adoption qui, avec son frère, se présentait comme l’un des favoris de cette discipline qui intégrait pour la première fois les Jeux olympiques. Bassa Mawem va devoir désormais se remettre de cette blessure, qui va l'immobiliser durant au moins six mois, avant d’envisager de concrétiser son rêve à Paris dans trois ans.

L’autre déception du côté calédonien est pour Lara Grangeon. Gonflée à bloc après sa belle deuxième place au championnat d’Europe sur 25 km à la mi-mai, la nageuse visait un podium sur le 10 km en eau libre à Tokyo. Mais après un début de course encourageant, Lara Grangeon n’a pas pu suivre le train d’enfer mené par la Brésilienne Ana Marcela Cunha qui a décroché l’or. Elle ne termine que 9e sur cette distance.

"Aujourd'hui, j'ai tout donné, ça n'est pas ce que j'espérais au fond de moi parce que physiquement et mentalement, j'étais prête", a-t-elle soufflé à la fin de la course. Pas de quoi décourager la Calédonienne qui prend rendez-vous pour les prochains Jeux olympiques. "On s'aperçoit que ce sont toujours les mêmes filles sur le podium, donc l'expérience compte beaucoup, elles savent faire des choses que je ne maîtrise pas encore. Il va falloir travailler pour revenir plus forte à Paris en 2024", assure-t-elle. 

  • La fierté du CTOS

"On ne peut être que fiers de ce que nos athlètes ont fait". Invité du journal télévisé mercredi, sur NC la 1ere, le président du CTOS a commenté ce quadruple parcours aux JO de Paris."C’est surtout une grande fierté, pour les Calédoniens", estime Christophe Dabin, "par rapport à ce qu’il s’est passé la première semaine, avec Maxime et Thomas, et à ce qu’ont fait Lara et Bassa." 

Avec cette pensée pour Bassa Mawem : "Quand on arrive à se qualifier pour une finale olympique et qu’on ne peut pas y participer parce qu’on est blessé, je crois que ça doit être une très grande déception." Le représentant du sport calédonien a aussi évoqué Paris 2024 et, plus près de nous, les Jeux paralympiques qui commencent fin août, toujours à Tokyo.

Son entretien avec Thérèse Waïa :