L'obligation vaccinale n'a pas été supprimée par le Congrès

Le texte proposant de supprimer l'obligation vaccinale a été porté au Congrès par Virginie Ruffenach, Pierre-Chanel Tutugoro, Milakulo Tukumuli, Guy-Olivier Cuénot et Omayra Naisseline.
Elle semble loin, l'union sacrée politique de début septembre. L'un des sujets les plus clivants du moment est repassé ce mardi devant le Congrès de la Nouvelle-Calédonie. A quelques voix près, la demande de supprimer l'obligation vaccinale a été retoquée : 30 votes contre, 22 pour, deux abstentions.

Le sujet cristallise les tensions et, loin de l'union sacrée affichée le 3 septembre, il divise jusque dans les rangs des groupes politiques au Congrès : l’obligation vaccinale en Calédonie, en particulier pour les salariés des secteurs dits "sensibles" et les personnes vulnérables. Cinq élus ont demandé le retrait de cette mesure dont les sanctions devaient entrer en vigueur au 31 décembre, c'est-à-dire dix jours plus tard. Tandis que Calédonie ensemble a proposé le report à fin février de ces sanctions prévues pour les professions exposées et les personnes fragiles.

Tensions

Le texte a été de nouveau examiné, mardi 21 décembre, en séance publique. Ambiance plutôt tendue, boulevard Vauban. Dans la rue, présence de manifestants opposés à cette obligation vaccinale. Dans l'hémicycle, une vingtaine de prises de parole avant même des explications de vote lors desquelles les intervenants n'ont pas mâché leurs mots.

Et le résultat de ce vote, enfin intervenu en tout début d'après-midi, c'est le rejet de la délibération demandant la suppression. Sur 54 élus présents ou représentés, trente ont voté contre l'abrogation. 22 se sont exprimés pour. Deux se sont abstenues.

Votes personnalisés

A souligner que le vote a été nominal, à la demande expresse de Philippe Gomès pour Calédonie ensemble. Ce "qui de mémoire a été mis en œuvre pour la dernière fois en 2012 au sein de cette assemblée", a signalé le secrétaire général du Congrès, Vidjaya Tirou. Les conseillers ont donc donné leur position l'un après l'autre, par ordre alphabétique.

Le groupe AEC divisé

Comme annoncé, le groupe Calédonie ensemble, le groupe Uni et Nicolas Metzdorf se sont prononcés contre l'abrogation, ainsi que Marie-Line Sakilia. Même chose pour une partie du groupe Avenir en confiance (onze sur 18 : Sonia Backès, Marie-Jo Barbier, Philippe Blaise, Gil Brial, Lionnel Brinon, Jean-Gabriel Favreau, Brieuc Frogier, Muriel Malfar-Pauga, Alesio Saliga, Françoise Suvé et Naïa Wateou).

Une autre partie de ce même groupe AEC a suivi sa présidente Virginie Ruffenach en votant pour le retrait de l'obligation (Nadine Jalabert, Pascale Montagnat, Alcide Ponga, Aniseta Tufele, Laura Vendegou et Guy-Olivier Cuénot également dépositaire du projet de texte...).

Deux abstentions UC

Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes et l'Eveil océanien s'est dit pour, par la voix de son président Pierre-Chanel Tutugoro puis les votes de ses membres. Quoiqu'on notera l'abstention de Caroline Machoro-Reignier et d'Isabelle Kaloi-Bearune. Vote pour, aussi, de l'élue Parti travailliste Kadrile Wright.

Quelques heures après, les mêmes élus du Congrès approuvaient le report au 28 février de la date à laquelle les sanctions doivent tomber pour les professionnels en première ligne et les personnes fragiles pas vaccinés d'ici là. Il s'agit d'un nouveau délai, après le passage de cette date-limite de fin octobre à fin décembre.

Onze mois de vaccination

Depuis le début de la campagne de vaccination anti-Covid en Calédonie, il y a onze mois, plus de 182 000 personnes ont reçu au moins une dose. Et selon le dernier point sanitaire, 74.86 % de la population vaccinable a reçu un schéma complet. Ajoutons que pendant les débats au Congrès, la Polynésie confirmait la présence sur son territoire de vingt cas actifs de variant Omicron. 

Voyez par ailleurs la synthèse d'Erik Dufour et Carawiane Carawiane :

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