Pourquoi la baisse de la mortalité routière en 2024 n’est pas une si bonne nouvelle pour la Calédonie

Accident de la route. Photo illustration
L’Observatoire de la sécurité routière de Nouvelle-Calédonie publiera son bilan des accidents routiers 2024 en février. Mais c’est une certitude : le nombre de tués sur les routes est le plus bas de ces dix dernières années. Où ont eu lieu les accidents ? Qui étaient les victimes ? Quelles causes ont été identifiées ? Le point en infographies.

Depuis 2014, 566 personnes sont mortes sur les routes de Nouvelle-Calédonie. 2024 devrait être une année record : en dix ans, jamais la mortalité n'a été aussi basse. L’Observatoire de la sécurité routière de Nouvelle-Calédonie établira son bilan en février, le temps de terminer ses enquêtes. Mais le nombre de décès (32 au 31 décembre) ne devrait pas dépasser 36, le chiffre de 2020, l’année de l’apparition du Covid.  

Des confinements et des couvre-feux avaient été mis en place, réduisant les possibilités de se déplacer. Situation similaire en 2024, marquée par des émeutes. Certes, les barrages érigés par des habitants sont considérés comme étant l’une des causes de plusieurs accidents mortels. Mais six mois de couvre-feu et deux mois d’interdiction de vente d’alcool ont forcément limité les comportements à risque.  

Pas de ceinture dans deux accidents sur trois

L’alcool a cependant été identifié comme facteur dans plus d’un accident mortel sur deux. Pareil pour la consommation de cannabis, en augmentation par rapport à 2023. D'où le couvre-feu instauré pour le Nouvel an, explique Anaïs Aït Mansour, directrice du cabinet du haut-commissariat. 

Dans près de deux cas sur trois, les victimes ne portaient pas leur ceinture de sécurité. A Poya, le 21 décembre, une petite fille de 4 ans a ainsi été éjectée de la voiture que conduisait sa cousine. Cette dernière avait perdu le contrôle du véhicule alors que la chaussée était mouillée. Ce week-end-là, cinq décès ont été enregistrés. “Le bilan le plus lourd depuis le début de l'année", réagissait le général Nicolas Mattheos.

Si les circonstances météo peuvent aggraver les conséquences d'un accident, je voudrais surtout rappeler qu'un accident n'est jamais une fatalité", lançait le patron des gendarmes en Nouvelle-Calédonie, mettant en garde contre l’inattention et des comportements dangereux.  

La moitié des victimes avaient entre 18 et 34 ans, quatre étaient mineurs 

Le procureur de la République appelait lui aussi à la prudence, évoquant d’autres chiffres. En 2024, une vitesse inadaptée était en cause dans plus de 80% des accidents mortels. Et en 2023, le taux de mortalité routière était quatre fois plus important en Nouvelle-Calédonie qu’en France hexagonale.  

Autre fait marquant : en 2024, la moitié des victimes avaient entre 18 et 34 ans. Quatre étaient des enfants. Contre deux en 2023. Et Païta est une nouvelle fois la commune la plus touchée, avec 6 décès sur les 13 survenus dans le Grand Nouméa.