A l'occasion de l'ouverture ce dimanche du carnaval de Dunkerque (Nord), le maire de la ville, Patrice Vergriete, a défendu le "droit à la caricature", alors que le bal de "La nuit des noirs" du 10 mars est dans le collimateur d'associations anti-racistes.
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"C'est parce que l'on se moque de soi par son accoutrement que l'on peut brocarder l'autre. C'est parce que le travestissement est d'abord une mise en cause de soi-même qu'il est possible de railler celui ou celle dont on s'affuble les atours. En réalité, carnaval, c'est le nec plus ultra de la caricature", estime M. Vergriete, qui doit procéder au célèbre jet de harengs du balcon de la mairie à 17H00 pour le lancement des "Trois joyeuses".
"Tradition séculaire", le carnaval de Dunkerque, souvent considéré comme le plus important de France et réunissant à chaque édition plusieurs dizaines de milliers de personnes, "est l'oeuvre des citoyens", ajoute-t-il dans une tribune publié dans le journal Le Monde et diffusé sur son compte twitter.
Mais selon Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), le "blackface" (se déguiser en noir quand on est blanc, ndlr) "n'est pas seulement un acte raciste, il a partie liée avec le crime contre l'humanité. Il est l'envers grimaçant de l'esclavage, qu'il a rendu tolérable, voire tout à fait divertissant, aux yeux des peuples d'Occident".
Louis-George Tin était l'invité du journal de France Ô, jeudi. Selon lui, beaucoup de personnes ignorent l'origine de ce type de pratiques qui trouvent leurs origines dans l'esclavage. Il répond aux question de Marie Radovic.
En outre, dans cette tribune publiée également dans Le Monde, M. Tin rappelle que Dunkerque a "participé au trafic négrier", un pan de l'histoire de la cité corsaire contesté, selon lui, par certains Dunkerquois, ce qui s'apparente à une "posture négationniste favorisée par la faiblesse du travail de mémoire effectué par la ville".
Si M. Tin ne réclame pas l'annulation de "La nuit des noirs", il propose d'en faire évoluer la thématique, "de la transformer en +nuit des bleus+, par exemple en évitant désormais toute référence coloniale (...)".
La 50ème édition de la "Nuit des noirs" doit se tenir le 10 mars au Kursaal, la grande salle de spectacle de Dunkerque construite au bord de la mer du Nord.
"Tradition séculaire", le carnaval de Dunkerque, souvent considéré comme le plus important de France et réunissant à chaque édition plusieurs dizaines de milliers de personnes, "est l'oeuvre des citoyens", ajoute-t-il dans une tribune publié dans le journal Le Monde et diffusé sur son compte twitter.
"Et quand on s'aime, y'a pas de problème".
— Patrice Vergriete (@P_Vergriete) 10 février 2018
Je vous invite à prendre connaissance de ma tribune sur le Carnaval de Dunkerque publiée dans @lemondefr
> https://t.co/kMebZQJQEd pic.twitter.com/xjZWXza4dl
Actes racistes ?
"Dans ce contexte, les quelques procureurs, heureusement sans beaucoup d'écho, qui, de leurs bureaux parisiens, instruisent contre notre ville un procès en racisme, sont dans le meilleur des cas à côté de la plaque et dans le pire, qui n'est pas à exclure, d'une crasse mauvaise foi", ajoute le maire divers gauche.Mais selon Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), le "blackface" (se déguiser en noir quand on est blanc, ndlr) "n'est pas seulement un acte raciste, il a partie liée avec le crime contre l'humanité. Il est l'envers grimaçant de l'esclavage, qu'il a rendu tolérable, voire tout à fait divertissant, aux yeux des peuples d'Occident".
Louis-George Tin était l'invité du journal de France Ô, jeudi. Selon lui, beaucoup de personnes ignorent l'origine de ce type de pratiques qui trouvent leurs origines dans l'esclavage. Il répond aux question de Marie Radovic.
Début ce weekend du carnaval de #Dunkerque avec une polémique autour de la "Nuit des Noirs" qui doit se tenir le 10 mars. Selon @LouisGeorgesTin, beaucoup de gens ignorent que ces pratiques trouvent leurs origines dans l'esclavage #blackface pic.twitter.com/xs0x7grHGt
— La1ere.fr (@la1ere) 11 février 2018
En outre, dans cette tribune publiée également dans Le Monde, M. Tin rappelle que Dunkerque a "participé au trafic négrier", un pan de l'histoire de la cité corsaire contesté, selon lui, par certains Dunkerquois, ce qui s'apparente à une "posture négationniste favorisée par la faiblesse du travail de mémoire effectué par la ville".
Si M. Tin ne réclame pas l'annulation de "La nuit des noirs", il propose d'en faire évoluer la thématique, "de la transformer en +nuit des bleus+, par exemple en évitant désormais toute référence coloniale (...)".
La 50ème édition de la "Nuit des noirs" doit se tenir le 10 mars au Kursaal, la grande salle de spectacle de Dunkerque construite au bord de la mer du Nord.