Tout est parti d'un geste tout simple. Comme à son habitude, Maëva Waucquier profite d'un moment devant la télé pour palper sa poitrine, comme il est conseillé de faire pour surveiller tout risque de cancer du sein. Ce soir de décembre 2021, elle sent une masse "assez conséquente" dans son sein et prend immédiatement rendez-vous chez le médecin. Échographie, mammographie, biopsie. "Le radiologue m'a rassurée en me disant que j'étais jeune et que c'était bénin", raconte la jeune femme de 27 ans, originaire de Guyane. Pourtant, mi-janvier, le diagnostic tombe : la masse est cancéreuse.
À 26 ans, Maëva défie les statistiques, puisque seuls 10% des cas de cancer du sein se manifestent chez les femmes âgées de moins de 35 ans. D'après les données de l'institut national du cancer (INCa), l'incidence chez les femmes jeunes a augmenté depuis le début des années 90. Si le cancer du sein est parmi les cancers aux pronostics les plus favorables avec des chances de survie de 88% dans les 5 ans, il reste le cancer le plus fréquent et la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Plus il est pris en charge tôt, plus les soins seront efficaces et les séquelles, minimes.
Prévenir pour mieux guérir
C'est que veut rappeler Maëva. "On a souvent tendance à dire que le cancer du sein c'est plus chez les femmes âgées de 50, 60 ans, mais ce n'est plus forcément le cas." Sensibilisée par sa tante, elle-même atteinte d'un cancer du sein, mais aussi par la prévention sur les réseaux sociaux, elle a eu le bon réflexe de l'autopalpation et de la prise rapide d'un rendez-vous.
Il faut que tout le monde se sente concerné, pas seulement les femmes âgées de 50-60 ans, sans forcément être paranoïaque et s'attendre à ce que ça arrive. Mais j'encourage à être attentif à son corps parce que c'est important. On n'en a qu'un, il faut le préserver et en prendre soin.
Maëva Waucquier
Moins d'un an plus tard, la première partie de son traitement a bien fonctionné et Maëva n'a plus de cellules tumorales dans la poitrine. Elle attend maintenant de pouvoir commencer la radiothérapie et devra ensuite suivre une hormonothérapie pendant plusieurs années, afin d'éviter toute récidive. Un traitement très long, et un quotidien bouleversé, tout comme ses projets. Bien entourée, sans trop d'effets secondaires, elle a pu continuer à vivre et rentrer plusieurs fois en Guyane voir sa famille. Mais Maëva le concède, sa "vie de tous les jours" a été "remise en question".
Le bien-être avant tout
"Quand on est jeune, on se dit qu'on a le temps d'avoir des enfants et d'un coup, on se demande si on pourra en avoir un jour", raconte-t-elle, parce que " avoir des enfants dans le cadre d'un cancer du sein, ça ne se décide pas du jour au lendemain à cause de l'hormonothérapie". Au début de son traitement, les médecins ont donc organisé un prélèvement d'ovocytes afin qu'elle puisse, si elle le souhaite un jour, tomber enceinte sans trop de difficultés.
"Aujourd'hui, ça va, mais c'est vrai qu'on n'a jamais l'esprit tranquille à 100%, parce qu'on a toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête", confirme celle qui explique vouloir désormais "mettre son bien-être avant tout".
▶ Pour toutes informations sur le cancer du sein, le dépistage, les traitements ou encore la vie quotidienne, rendez-vous sur le site de l'Institut national du Cancer.