Olivier Tharsis, du "Bik Kréyol" à l'art contemporain

En 2002, en Guadeloupe Olivier crée avec un ami le Bik Kréyol, un espace de rencontre où les habitants de l'île peuvent se réapproprier leur identité caribéenne. Ce lieu culturel tient le haut du pavé pendant une dizaine d'années. En 2016 il rencontre Chrystelle, l'épouse et fonde avec elle la galerie Krystel Ann Art. Leur but, dresser des passerelles entre la Caraïbe et l'Afrique à travers les créations de leurs artistes.

"C'est mon épouse Chrystelle qui m'a incité à revenir sur la scène de la culture", le couple vit à Londres pendant quelques années puis pose ses valises à Lisbonne au Portugal. Il y découvre une histoire qui inclut les Caraïbes à travers l'esclavage que les Portugais pratiquent avant le reste de l'Europe. Chrystelle et Olivier se sentent concernés, ils décident de vivre à Lisbonne. Ils y organisent même leur premier évènement sur la place du commerce en mémoire des esclaves vendus à cet endroit.

Ensuite l'idée de mettre sur pied une galerie naît de l'exposition du peintre Philippe Pasqua au domaine de Chamarande. En s'occupant d'un artiste de ce calibre, ils décident de se professionnaliser afin de donner une meilleure visibilité aux artistes dont ils s'occupent qui sont en majorité des Afro-descendants. Au gré des rencontres ils leur ouvrent les portes du monde de l'art contemporain et découvrent un univers où la politique est omniprésente. Leur travail devient vite un engagement, une passion qui se transforme en combat pour donner une meilleure visibilité aux artistes caribéens et africains. Ceux-ci demeurent à leurs yeux insuffisamment représentés aussi bien en Europe que dans le reste du monde.

"Le Cap-Vert c'est la créolité de l'autre côté de l'océan. Nous nous sommes rendus compte qu'il y avait beaucoup de similitude entre la Guadeloupe et les Îles du Cap-Vert", pour Chrystelle et Olivier l'art est une bien belle manière d'entamer un dialogue. Histoire de bâtir un pont entre la francophonie et la lusophonie.