Opération Wuambushu à Mayotte : "La démolition systématique n'est pas forcément la bonne réponse", regrette l'association DAL

La destruction du bidonville Talus 2 a débuté ce lundi 22 mai dans le cadre de l'opération Wuambushu à Mayotte.
"La démolition systématique n'est pas forcément la bonne réponse", a regretté ce lundi sur franceinfo Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au Logement (DAL), alors que la démolition d'un vaste bidonville dans le cadre de l'opération Wuambushu a repris ce lundi matin à Mayotte.

Suspendu un temps par la justice, le démantèlement de Talus 2, ce quartier informel de Koungou à Mayotte, a finalement été autorisé et a repris ce lundi 22 mai. Il va se poursuivre sur plusieurs semaines. Un millier d'habitats insalubres seront concernés prochainement par des destructions.

Alors que la députée de Mayotte Estelle Youssouffa se réjouit de la reprise de l'opération, le son de cloches est différent du côté de l'association Droit au logement (DAL). Concernant les habitants qui seront relogés, le porte-parole du DAL Jean-Baptiste Eyraud s'interroge : "Il s'agit de relogement provisoire de 3 à 6 mois, donc c'est très précaire. Qu'est-ce qu'ils vont faire ensuite ?"

On passe à "une précarité encore plus importante puisqu'une fois qu'ils seront en fin d'hébergement, ils seront dans la rue, dans la jungle. C'est très, très difficile à envisager avec des enfants et des personnes vulnérables", dénonce-t-il.

"C'est une mesure de brutalité sociale"

"Si l'État ne s'engage pas à mettre en place des solutions de relogement viable, durable, des logements sociaux, c'est une faillite. C'est une mesure de brutalité sociale qui est mise en œuvre", a estimé Jean-Baptiste Eyraud.

À Mayotte, le logement social est "vraiment marginal", selon lui. "Il faudrait que l'État mette les bouchées doubles pour produire des logements sociaux", dit-il. Mais il préconise également que l'État viabilise ces habitats insalubres pour maintenir "des habitants sur place".