Orly: découragée par des actes de violence, une Martiniquaise ferme son restaurant

Révoltée, fatiguée, découragée,…Béatrice Guitteaud, une restauratrice martiniquaise de 48 ans, a décidé de fermer son restaurant installé à Orly où chaque jour elle proposait des petits plats antillais aux salariés de la zone aéroportuaire d’Orly. En cause, des aggressions à répétition.
Elle a tout essayé. Le dialogue avec les gens du voyage, l’installation d’une barrière à l’entrée du parking, des surveillances nocturnes, plusieurs plaintes auprès de la police…En vain. Chaque matin, lorsque, Béatrice Guitteaud arrivait sur le site pour ouvrir son restaurant elle ne pouvait que constater ce spectacle de désolation : "le mobilier extérieur était dégradé, le sol jonché de papiers, de saleté, d’excréments…" Sans parler des menaces et des insultes quotidiennes.
 

Elle reçoit le "prix de l'excellence" de la Chambre de commerce et d'industrie 

Il y a deux ans, avec l’accord d’Aéroport de Paris, Béatrice installe deux chalets restaurants, au niveau de la gare de fret à Orly. Tous les jours, elle propose des petits plats antillais. La qualité de ses produits et l’accueil chaleureux qu’elle réserve à ses premiers clients suffisent à faire de ce lieu une bonne adresse à l’heure du déjeuner. Elle devient lauréate du "Prix de l’Excellence" de la chambre de commerce et d’industrie du Val-de-Marne, qui l'accompagne dans ce projet prometteur.

"Ça marchait très bien" affirme Béatrice qui ajoute, "je n’ai pas eu besoin de faire de publicité. Le bouche à oreille fonctionnait très bien. Je servais des plats exotiques, très appréciés de ma clientèle, et je livrais également aux entreprises environnantes comme l’association Aviation sans frontières ou le service des douanes lorsqu’ils avaient un conseil d’administration, une inauguration, un départ en retraite…"  

Tout allait pour le mieux jusqu’au mois de septembre dernier où des gens du voyage s’installent sur le parking. "Les portes de mes chalets ont été forcées, on m’a volée, j’ai été insultée…" Impossible dans ces conditions de travailler. Béatrice décide de fermer une première fois avec l’espoir de voir les caravanes évacuées. La police s’en charge et trois mois plus tard, le 3 janvier, la restauratrice martiniquaise rouvre ses deux petits chalets. Mais deux jours plus tard, le 5 janvier, une centaine de caravanes s’installe à nouveau illégalement sur le parking.


 

"J’ai entamé un dialogue avec les gens du voyages pour les inciter à respecter mon travail.  Ils se sont montrés à l’écoute mais les menaces et les insultes ont continué."







 

 

Conscient des difficultés de Béatrice, Paris Aéroport décide d’emmurer le parking de 1 700 mètres carrés et installe une barrière. La restauratrice se charge d’effectuer des surveillances nocturnes, et pour protéger le site, gare une fourgonnette devant la barrière. "Ils l’ont explosée", se désole Béatrice.

Aujourd’hui Béatrice a définitivement baissé les bras. Ce 5 janvier, elle est venue dire au-revoir à ces clients et cherche désormais un nouveau lieu pour accueillir ses chalets. Il n’est plus question pour elle de revenir et de tenter une nouvelle fois d’ouvrir son restaurant car elle en est convaincue, "ils reviendront".