L'orpaillage illégal atteint un niveau record dans le parc national de Guyane

Démantèlement d'un site d'orpaillage par les militaires.
Avec 139 sites d'exploitation illégale recensés dans le parc national guyanais, novembre a atteint un niveau record pour l'activité d'orpaillage illégal. Une activité en hausse de 23% par rapport à 2015. Une situation "inadmissible" jugée par la présidente du conseil scientifique du Parc amazonien.
Novembre aura été un mois record pour l'activité d'orpaillage illégal dans le parc national guyanais. Le parc amazonien a recensé la présence de 139 sites d'exploitation illégale, suite à la réalisation de sa troisième et dernière campagne de surveillance aérienne de l'année sur son territoire. 
 

"Le plus haut niveau de sites illégaux"

"Cela traduit une hausse de 23% par rapport à l'année 2015. C'est le plus haut niveau de sites illégaux observé sur le parc amazonien depuis le début des campagnes de survols en mars 2008 (132 sites actifs en mars 2014)", écrit l'établissement public sur son site internet. Le nombre de chantiers alluvionnaires, impactant les cours d'eau, n'a jamais été aussi élevé depuis 2008. En juillet dernier, le parc amazonien de Guyane (PAG) avait dénombré 128 chantiers aurifères illicites.

Une hausse de "pratiquement 100%" depuis mars

La commune de Maripasoula, sur le Maroni, fleuve frontière avec le Suriname, est la plus impactée par l'orpaillage illégal avec 91 sites actifs recensés. "En comparaison avec les résultats de la campagne de mars 2016, la hausse d'activité atteint pratiquement 100%", constate le PAG. La situation s'est particulièrement dégradée en quelques mois sur la rivière Tampok, à 20 km de Maripasoula.
Une opération menée par les forces armées en Guyane (FAG), la gendarmerie et le parc national entre le 5 et le 12 décembre sur cette rivière "a permis la destruction de treize barges d'orpaillage", ont informé dans un communiqué les FAG. Et de préciser que "300 militaires des FAG et une centaine de gendarmes sont engagés en forêt et le seront encore pendant toute la période allant de Noël au nouvel An".
 

Une situation "inadmissible"

En octobre dernier, lors de sa visite en Guyane, la secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili avait été interpellée par le Conseil scientifique du Parc amazonien. Dans une lettre ouverte, sa présidente, qui qualifiait cette situation d'"inadmissible", estimait que "les actions de police et les moyens alloués à ces actions doivent impérativement être renforcés à la hauteur du problème, et la stratégie de lutte doit être complètement repensée".
Créé en février 2007, le Parc national amazonien couvre 3,4 millions d'hectares dans le centre et le sud de la Guyane. Environ 10.000 habitants, des communautés amérindiennes, des noir-marrons et des créoles vivent dans les cinq communes qui le composent (Camopi, Saül, Papaïchton, Saint-Elie et Maripasoula).