Outre-mer : le changement dans la continuité

Gérald Darmanin et Gabriel Attal en Martinique le 2 octobre 2022
Quelles seront les grandes orientations de la politique de l’outre-mer du gouvernement de Gabriel Attal ? Nous le saurons bientôt, une fois l’équipe du Premier ministre définitivement installée. Pourtant, il serait étonnant qu’un changement soit décidé.

À nouveau gouvernement, nouvelle politique de l’outre-mer ? L’ordre des priorités du ministre de tutelle de nos territoires périphériques sera-t-il modifié par rapport au début du quinquennat ? Il convient de patienter, le temps pour le futur locataire de la rue Oudinot de prendre ses quartiers.

Toutefois, nous pouvons parier que le gouvernement s’en tiendra aux conclusions du comité interministériel des outre-mer, le CIOM dont les travaux avaient été lancés le 18 juillet 2023 par la Première ministre Elisabeth Borne. Une série de 72 mesures ont été validées en novembre par le ministre délégué, Philippe Vigier.

La restitution des travaux du CIOM ne s’est pas déroulée dans le consensus. Il reste que ce document constituera probablement la feuille de route du nouveau gouvernement. L’exécutif s’est engagé sur des objectifs et une méthode de travail.

Le CIOM, feuille de route du gouvernement

Il serait étonnant que tout ce processus soit remis en cause. D’autant plus que le nouveau Premier ministre suivra les directives du président de la République. Lequel a voulu le CIOM comme étant sa réponse à deux exigences complémentaires émanant de nos territoires.

D’une part, la demande exprimée par les dirigeants politiques de nos territoires de disposer de pouvoirs supplémentaires pour mieux résoudre les difficultés rencontrées par leurs populations. D’autre part, la nécessité exprimée par nos populations d’impulser une réflexion d’ensemble visant à réformer de fond en comble le modèle de société à l’œuvre dans nos pays.

Aucune nouvelle doctrine à l’horizon

En attendant une éventuelle réorientation de la politique pour l’outre-mer, aucune stratégie de rechange n’est envisageable dans l’immédiat. L’État ne dispose pas encore d’une nouvelle doctrine de pour nos territoires périphériques. Cette tendance remonte à beaucoup plus loin que l’actuel quinquennat.

La quasi-totalité des gouvernements de la Cinquième République ont privilégié la logique du rattrapage du retard de développement de nos territoires en tentant de parvenir à l’égalité politique et sociale. L’existence même du CIOM et la nature des décisions qui y ont été prises se situent dans cette même philosophie. Il serait illusoire d’attendre un bouleversement à brève échéance sur ce plan