Plusieurs milliers d'indigènes d'Amazonie attendaient vendredi avec impatience le pape François, à Puerto Maldonado (sud-est du Pérou), pour une rencontre historique où ils espèrent son soutien dans la défense de leurs terres.
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"Je suis ému de voir le pape pour la première fois", confiait Javier Antonio Pisconte Injante, 50 ans, assis avec sa communauté dans le Colisée de la ville, où étaient déjà installés de nombreux indigènes en tenues traditionnelles. Venu de la région de Cusco, Javier Antonio a mis trois jours, en bateau, pour venir avec 140 membres de sa tribu écouter le souverain pontife.
Menacés par l'exploitation des forêts et ressources naturelles de leurs territoires, les indigènes d'Amazonie espèrent un message fort du pape François. "Il y a beaucoup de gens qui entrent (sur les terres) de nos communautés pour exploiter le bois", se plaignait ainsi Emerita Olortegui Ortiz, 47 ans, venue du nord du Pérou. "Que le pape nous défende!" La région de Madre de Dios, dont Puerto Maldonado est la capitale, est elle gangrenée par l'orpaillage.
Portant une couronne avec un épervier empaillé sur la tête, Enrique Anez, 50 ans, leader de la communauté Nueva Oceania - Boca Shipiwi, a prévu d'offrir l'animal au pape. Dans sa tribu à Madre de Dios, "l'épervier est celui qui nous alerte quand quelque chose va se passer", et justement, "le pape s'est mis en alerte pour les peuples" indigènes, ajoute-t-il, espérant ainsi sa protection.
Pour François, l'événement constitue un puissant coup d'envoi aux préparatifs de son assemblée mondiale d'évêques (synode) qui sera consacrée à la grande région de l'Amazonie en octobre 2019. En particulier à ses populations "souvent oubliées et privées de la perspective d'un avenir serein". "Nous sommes un seul peuple", a déclaré à l'AFP Angelton Arara, 33 ans, qui a mis trois jours en bus pour venir du Mato Grosso, dans le centre-ouest du Brésil.
Dans son encyclique "Laudato si", son texte à tonalité très sociale sur l'écologie, le pape s'est attaqué à l'exploitation de la forêt amazonienne menée par "d'énormes intérêts économiques internationaux". Il a aussi souligné que la terre n'est pas un simple bien économique pour les communautés aborigènes, mais aussi "un endroit où reposent leurs ancêtres, un espace sacré avec lequel elles ont besoin d'interagir pour soutenir leur identité et leurs valeurs".
Vendredi, il doit d'ailleurs distribuer son encyclique, qui vient d'être traduite dans plusieurs langues indigènes. L'Eglise est consciente de l'histoire sanglante de l'évangélisation de l'Amérique latine au 16e siècle et reconnait qu'elle n'a pas toujours traité avec respect les peuples d'Amazonie. Mais elle estime être aujourd'hui engagée dans de nombreux projets pour aider les peuples amazoniens à récupérer leurs coutumes et leur identité.
La Pan-Amazonie représente 43% de la superficie de l'Amérique du Sud, 20% de l'eau douce non gelée de la planète, 34% des forêts primaires hébergeant entre 30 et 50% de la faune et la flore du monde. Ce poumon vert se répartit sur neuf des douze pays de l'Amérique du Sud, notamment le Brésil (67%), la Bolivie (11%) et le Pérou (13%). Et près de 3 millions d'indigènes y vivent appartenant à 390 peuples différents. "Nous espérons que le pape donne ici sa bénédiction pour tous ces gens qui souffrent beaucoup et aussi pour que cesse la traite des personnes, il y en a beaucoup ici à Puerto Maldonado", confie Stephanie Ochoa Estrada, 46 ans, venue de Cuzco, à sept heures de voiture.
Une première historique
"Pour la première fois de l'Histoire, nous sommes réunis" entre différents peuples d'Amazonie, des indigènes du Brésil et de Bolivie ayant également fait le déplacement, en bus, en avion ou en bateau à travers la jungle, se réjouit-il. A l'extérieur du bâtiment, des milliers d'habitants avaient pris place face aux écrans géants, avec des bouteilles d'eau pour affronter la chaleur tropicale.Menacés par l'exploitation des forêts et ressources naturelles de leurs territoires, les indigènes d'Amazonie espèrent un message fort du pape François. "Il y a beaucoup de gens qui entrent (sur les terres) de nos communautés pour exploiter le bois", se plaignait ainsi Emerita Olortegui Ortiz, 47 ans, venue du nord du Pérou. "Que le pape nous défende!" La région de Madre de Dios, dont Puerto Maldonado est la capitale, est elle gangrenée par l'orpaillage.
'Un seul peuple'
Après cette rencontre au cours de laquelle les indigènes feront des démonstrations de danse et lui offriront des pièces d'artisanat, le pape déjeunera en petit comité avec quelques représentants. Parmi les cadeaux qu'il devrait recevoir, un arc et une flèche, d'une communauté péruvienne, pour qu'il les défende et réclame pour eux les terres ancestrales dont ils ont été privés. "Nous sommes un peuple dépouillé de ses terres originelles", clame César Jojaje Eriney, 43 ans, président de la tribu Ese Eja de Palma Real, qui accueillera le pape en tenue traditionnelle rouge, avec une couronne de plumes de perroquets sur la tête et un collier fait de dents de jaguar et de cochon sauvage.Portant une couronne avec un épervier empaillé sur la tête, Enrique Anez, 50 ans, leader de la communauté Nueva Oceania - Boca Shipiwi, a prévu d'offrir l'animal au pape. Dans sa tribu à Madre de Dios, "l'épervier est celui qui nous alerte quand quelque chose va se passer", et justement, "le pape s'est mis en alerte pour les peuples" indigènes, ajoute-t-il, espérant ainsi sa protection.
Pour François, l'événement constitue un puissant coup d'envoi aux préparatifs de son assemblée mondiale d'évêques (synode) qui sera consacrée à la grande région de l'Amazonie en octobre 2019. En particulier à ses populations "souvent oubliées et privées de la perspective d'un avenir serein". "Nous sommes un seul peuple", a déclaré à l'AFP Angelton Arara, 33 ans, qui a mis trois jours en bus pour venir du Mato Grosso, dans le centre-ouest du Brésil.
Poumon vert
Dans son encyclique "Laudato si", son texte à tonalité très sociale sur l'écologie, le pape s'est attaqué à l'exploitation de la forêt amazonienne menée par "d'énormes intérêts économiques internationaux". Il a aussi souligné que la terre n'est pas un simple bien économique pour les communautés aborigènes, mais aussi "un endroit où reposent leurs ancêtres, un espace sacré avec lequel elles ont besoin d'interagir pour soutenir leur identité et leurs valeurs".Vendredi, il doit d'ailleurs distribuer son encyclique, qui vient d'être traduite dans plusieurs langues indigènes. L'Eglise est consciente de l'histoire sanglante de l'évangélisation de l'Amérique latine au 16e siècle et reconnait qu'elle n'a pas toujours traité avec respect les peuples d'Amazonie. Mais elle estime être aujourd'hui engagée dans de nombreux projets pour aider les peuples amazoniens à récupérer leurs coutumes et leur identité.
La Pan-Amazonie représente 43% de la superficie de l'Amérique du Sud, 20% de l'eau douce non gelée de la planète, 34% des forêts primaires hébergeant entre 30 et 50% de la faune et la flore du monde. Ce poumon vert se répartit sur neuf des douze pays de l'Amérique du Sud, notamment le Brésil (67%), la Bolivie (11%) et le Pérou (13%). Et près de 3 millions d'indigènes y vivent appartenant à 390 peuples différents. "Nous espérons que le pape donne ici sa bénédiction pour tous ces gens qui souffrent beaucoup et aussi pour que cesse la traite des personnes, il y en a beaucoup ici à Puerto Maldonado", confie Stephanie Ochoa Estrada, 46 ans, venue de Cuzco, à sept heures de voiture.