Plus grand parc de France et de l'Union européenne, le Parc amazonien de Guyane (PAG), qui fête cette année ses dix ans d'existence, est confronté aux ravages de l'orpaillage illégal.
La1ère avec AFP •
Le président du PAG, Claude Suzanon, a appelé le préfet et les forces armées à "durcir le ton" face aux trafics aurifères, qui entraînent notamment violence, déforestation et pollution au mercure.
99 sites actifs d'orpaillage illégal
Malgré les promesses "d'éradiquer l'orpaillage illégal", le PAG recensait "99 sites actifs" au premier semestre 2017. Le Parc regrette notamment que le nombre moyen de sites illégaux n'ait quasiment pas changé en 9 ans. À l'exception d'un cas, "aucun territoire n'a été reconquis durablement aux orpailleurs", dit-il.
"En dépit des efforts considérables déployés, les impacts sont catastrophiques, et les résultats de la lutte indignes des objectifs d'un parc national", écrivait déjà fin 2016 le PAG dans une note interne.
Sa création fut annoncée lors du sommet de la terre à Rio en 1992 par l'ancien président de la République François Mitterrand.
2 millions d'euros versés par l'Europe
Outre la protection et la promotion de la biodiversité, le parc doit encourager le développement local. Deux millions d'euros ont été versés par l'Europe auprès de "350 porteurs de projets".
Atuwaiké Moloko en fait partie. Ce père de famille wayana propose des excursions scientifiques et touristiques en pirogue. "J'ai commencé d'abord seul avec ma pirogue. Après, avec l'aide du Parc, j'ai fait les papiers et il m'a donné des gilets de sauvetage, des médicaments, une trousse d'urgence, un extincteur", a raconté à l'AFP cet habitant d'Antécum Pata, lieu-dit du sud de la Guyane.
Pour Gilles Kleitz, "le projet du Parc amazonien est de contribuer à ce que dans 50 ans on ait une belle forêt intacte et surtout un projet humain, culturel, identitaire".