Pascal Gentil : "Il faut arrêter de dire que les billets aux JO 2024 sont trop chers" #MaParole

Après neuf ans en Chine, Pascal Gentil a été recruté chez Aéroport de Paris où il œuvre pour le bon déroulement de Paris 2024. Le champion de Taekwondo, double médaillé de bronze aux JO, garde la nostalgie de la compétition olympique.

Cécile Baquey • Publié le 20 juin 2023 à 10h08

"J’étais comme le lapin dans Alice au pays des merveilles qui dit, je suis en retard, je suis en retard". Cette phrase, Pascal Gentil adore la redire quand il est interviewé sur son parcours. Il a en effet commencé tardivement le taekwondo à l’âge de 18 ans. Mais, en un temps record, il est parvenu à se hisser au sommet.

1Taekwondo

Natif de Paris, Pascal Gentil grandit au Kremlin-Bicêtre puis à Fontenay-sous-Bois. Ses parents viennent tous les deux de la Martinique. Arrivés dans les années 70, le père est facteur puis pasteur, la mère, aide-soignante. Pascal Gentil est l’aîné d’une famille de sept enfants. À la maison, ça ne rigole pas, de retour après l’école, à 16h30, il doit aider à toutes les tâches ménagères. Très jeune, il apprend à repasser, faire le ménage et cuisiner.

La vie chez les Gentil est ponctuée par les congés bonifiés. Tous les trois ans, retour au pays natal à Saint-Joseph et Fort-de-France. Des souvenirs mémorables pour Pascal Gentil. À l’âge de 18 ans, un jour, à la MJC de Fontenay-sous-Bois, Pascal Gentil découvre le taekwondo. Le déclic. Il n’a pas les sous pour se payer la licence, mais il observe ses copains et reproduit à la maison ce qu’il a vu. Cet art martial coréen le fascine. Il travaille dans un restaurant pour se payer des cours et en trois ans, il rattrape le temps perdu. En 1994, à 21 ans, il est sacré champion d’Europe à Zagreb. Un exploit !

2Les jeux olympiques

La fédération française de taekwondo lui propose de venir à Aix-en-Provence pour s’entraîner. Il passe de sept heures par semaine à six heures par jour d’entraînement. En même temps, il est embauché à la mairie de Marseille comme contrôleur des cantines. Ses études en école hôtelière lui ont été utiles. Pascal Gentil enchaîne les compétitions et voit arriver avec envie les jeux olympiques de Sydney en 2000 où, pour la première fois, le taekwondo figure au programme. Le champion rêve d’or, il parvient à décrocher une médaille de bronze. Déçu, il ne boude pas son plaisir quand il est reçu à l’Élysée et décoré par Jacques Chirac.

Aux JO d’Athènes en 2004, même scénario, Pascal Gentil remporte le bronze et déplore le mauvais arbitrage. Il raconte dans #MaParole que le prince Albert de Monaco était outré de l’injustice faite au champion martiniquais. Après ces JO, l’arbitrage au taekwondo sera électronique et Pascal Gentil se dit satisfait de cette évolution à laquelle il déclare avoir grandement contribué.

3La Chine

En 2005, Pascal Gentil fait des incursions dans le monde du cinéma et de la télévision. Il participe à une émission de téléréalité dénommée Première compagnie tournée en Guyane et s’amuse bien. Il part un temps chez un ami à Portland et choisit de partir travailler pour Veolia dans la sécurité et les relations publiques. Pendant six ans, il vit en Chine, pratique le mandarin et apprécie sa nouvelle vie.

Non sélectionné pour cause de blessure aux JO de Pékin en 2008, il devient consultant pour France Télévisions, coach de son successeur et ne boude pas son plaisir. Il revient un temps en région parisienne pour travailler dans la sécurité pour Securitas. Il achète une entreprise de sécurité à Saint-Barthélemy qu’il possède toujours. Puis retour en Chine, cette fois, il travaille pour une compagnie dans le bâtiment public à l’approche des JO d’hiver en 2022. Le Martiniquais vit les années de Covid en Chine et ne semble pas traumatisée. Au contraire.

De retour en France, Pascal Gentil figure désormais sur l’organigramme d’ADP. Il participe activement à la préparation des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le champion a gardé une nostalgie de ses années de compétition où la vie était particulièrement intense. Il défend coute que coute ces JO qui seront, selon lui, forcément réussis. "Il faut arrêter de dire que les billets aux JO sont trop chers", déclare-t-il dans #MaParole et il prédit "qu'après la coupe du monde de rugby, il y aura un engouement pour ces jeux".