Quel est le bilan du passage de l'ouragan Irma à Cuba ? Il est encore en cours d'évaluation, mais ONG et agences onusiennes prédisent déjà des mois délicats pour l'île, qui aura besoin de l'aide internationale pour s'en sortir.
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Le bilan des dommages causés par le passage de l'ouragan Irma à Cuba est encore en cours d'évaluation, mais ONG et agences onusiennes prédisent déjà des mois délicats pour l'île, qui aura besoin de l'aide internationale pour s'en sortir.
Si les destructions n'ont pas encore été quantifiées, les autorités cubaines et les observateurs étrangers ont déjà établi que les trois secteurs les plus fragilisés sont l'agriculture, le tourisme et l'habitat. "Beaucoup d'infrastructures agricoles, champs, entrepôts de stockage ont été touchés", étaye Laura Melo, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) à Cuba, mentionnant la banane et la canne à sucre parmi les cultures les plus meurtries.
"Dans certaines provinces de l'est du pays telles que Ciego de Avila, déjà affectées par la sécheresse, l'ouragan a apporté beaucoup d'eau, ce qui est une très bonne nouvelle. Mais il y a eu beaucoup de destructions, avec des conséquences à craindre pour la production, l'offre sur les marchés et la situation des familles vivant de l'agriculture", ajoute-t-elle.
Dans le tourisme, "le boom va probablement prendre un coup dans l'aile" avec les nombreux hôtels et "casas particulares" (logements chez l'habitant, ndlr) ayant souffert de l'ouragan, explique Jérôme Faure, inquiet pour un secteur en croissance à deux chiffres depuis 2015.
Le ministre du Tourisme Manuel Marrero soutient que des hôtels des îles paradisiaques du nord appelées "Cayos" - particulièrement atteintes par Irma - seront prêts pour mi-décembre, début de la saison haute. Mais beaucoup sont sceptiques, notamment à la vue des clichés dévastateurs circulant sur les réseaux sociaux.
"Cuba a été plus fortement touchée que prévu initialement mais les mécanismes de prévention fonctionnent très bien", abonde Mme Melo. "Il y a eu 10 morts, mais par rapport à l'impact de l'ouragan, c'est vraiment minimal. La capacité de mobilisation a été extraordinaire". Richard Paterson, directeur à Cuba de l'ONG Care, salue "l'accent très fort mis sur la protection de la vie humaine, (le gouvernement ayant) ciblé les personnes les plus vulnérables" pour les orienter vers des centres d'évacuation ou chez des proches. Mais "la saison des ouragans n'est pas terminée et il y a un grand risque que cela se reproduise", prévient Mme Melo. "Il est important de répondre à l'urgence, mais il faut aussi penser à se préparer en cas d'autre ouragan".
"Cuba n'a pas le même niveau de développement avec des îles soutenues par France par exemple, on espère que les solidarités exprimées vont se concrétiser massivement puisque Cuba traverse déjà un moment difficile d'un point de vue économique" avec une croissance de seulement 1,1% au premier semestre, explique Jérôme Faure.
"Des entreprises publiques et privées ont été touchées, et un investissement important est nécessaire. Or Cuba est fragile, notamment au regard de la situation de son premier partenaire vénézuélien. L'île n'avait pas besoin de cela", poursuit-il. Selon M. Paterson, "cela prendra au moins un an avant que Cuba s'en remette".
Quel a été l'impact d'Irma à Cuba ?
Son passage a été exceptionnel par son intensité et son ampleur avec 13 des 15 provinces du pays touchées, selon le Conseil national de la défense civile. L'ouragan a été le plus puissant dont l'oeil ait frappé directement Cuba depuis 1932. "Les provinces centrales de Camagüey, Ciego de Avila et Villa Clara ont été les plus atteintes", avec "25 municipalités très affectées", note Jérôme Faure, représentant de l'ONG Oxfam, qui assiste Cuba dans la prévention des catastrophes naturelles.Si les destructions n'ont pas encore été quantifiées, les autorités cubaines et les observateurs étrangers ont déjà établi que les trois secteurs les plus fragilisés sont l'agriculture, le tourisme et l'habitat. "Beaucoup d'infrastructures agricoles, champs, entrepôts de stockage ont été touchés", étaye Laura Melo, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) à Cuba, mentionnant la banane et la canne à sucre parmi les cultures les plus meurtries.
"Dans certaines provinces de l'est du pays telles que Ciego de Avila, déjà affectées par la sécheresse, l'ouragan a apporté beaucoup d'eau, ce qui est une très bonne nouvelle. Mais il y a eu beaucoup de destructions, avec des conséquences à craindre pour la production, l'offre sur les marchés et la situation des familles vivant de l'agriculture", ajoute-t-elle.
Dans le tourisme, "le boom va probablement prendre un coup dans l'aile" avec les nombreux hôtels et "casas particulares" (logements chez l'habitant, ndlr) ayant souffert de l'ouragan, explique Jérôme Faure, inquiet pour un secteur en croissance à deux chiffres depuis 2015.
Le ministre du Tourisme Manuel Marrero soutient que des hôtels des îles paradisiaques du nord appelées "Cayos" - particulièrement atteintes par Irma - seront prêts pour mi-décembre, début de la saison haute. Mais beaucoup sont sceptiques, notamment à la vue des clichés dévastateurs circulant sur les réseaux sociaux.
La préparation cubaine a-t-elle été fidèle à sa réputation ?
"Cuba présente le système de prévention et de réponse aux ouragans le plus efficace dans la région", explique Jérôme Faure: "Les dégâts auraient pu être encore plus importants" si par exemple on n'avait pas pris le soin de retirer les antennes wifi et téléphoniques, de vider les fermes et de stocker eau et nourriture dans les zones à risque."Cuba a été plus fortement touchée que prévu initialement mais les mécanismes de prévention fonctionnent très bien", abonde Mme Melo. "Il y a eu 10 morts, mais par rapport à l'impact de l'ouragan, c'est vraiment minimal. La capacité de mobilisation a été extraordinaire". Richard Paterson, directeur à Cuba de l'ONG Care, salue "l'accent très fort mis sur la protection de la vie humaine, (le gouvernement ayant) ciblé les personnes les plus vulnérables" pour les orienter vers des centres d'évacuation ou chez des proches. Mais "la saison des ouragans n'est pas terminée et il y a un grand risque que cela se reproduise", prévient Mme Melo. "Il est important de répondre à l'urgence, mais il faut aussi penser à se préparer en cas d'autre ouragan".
Comment se relever d'une telle catastrophe ?
"Le plus important dans l'immédiat est de garantir la fourniture d'aliments, d'eau et d'électricité", affirme M. Paterson, estimant que rétablir le courant pourrait prendre un mois dans certaines zones. Sur le long terme, souligne Mme Melo, Irma "a affecté des secteurs importants pour l'économie, et cela risque de peser d'autant plus que le coût de la récupération devrait être élevé"."Cuba n'a pas le même niveau de développement avec des îles soutenues par France par exemple, on espère que les solidarités exprimées vont se concrétiser massivement puisque Cuba traverse déjà un moment difficile d'un point de vue économique" avec une croissance de seulement 1,1% au premier semestre, explique Jérôme Faure.
"Des entreprises publiques et privées ont été touchées, et un investissement important est nécessaire. Or Cuba est fragile, notamment au regard de la situation de son premier partenaire vénézuélien. L'île n'avait pas besoin de cela", poursuit-il. Selon M. Paterson, "cela prendra au moins un an avant que Cuba s'en remette".