En ce vendredi plutôt chaud pour un mois de février à Paris, Marie Guévenoux, Philippe Vigier et Gérald Darmanin sont arrivés tous les trois ensemble au ministère des Outre-mer, rue Oudinot. Tout sourire, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer a chaperonné la nouvelle ministre déléguée dont il a précisé dans son discours qu'ils se connaissaient "depuis très longtemps", preuve s'il en fallait que la nouvelle ministre ne vient pas de la frange gauche de la Macronie.
Gérald Darmanin avait pris soin de saluer rapidement l'action de Philippe Vigier, "un grand ministre des Outre-mer qui n'a pas économisé son temps, ni son énergie, ni sa passion" et qui a "accompagné Mayotte dans la crise de l'eau". Il se réjouit dans son discours de l'arrivée de Marie Guévenoux et lui dresse une feuille de route assez vague, à savoir "porter à Paris leurs paroles (NDLR des citoyens des Outre-mer) et porter dans les Outre-mer les bonnes nouvelles et les arbitrages au bénéfice de nos territoires ultramarins". Les citoyens des Outre-mer, selon Gérald Darmanin "attendent l'égalité des chances, la fin des monopoles économiques et attendent bien évidemment la protection".
Philippe Vigier visiblement ému, a déclaré qu'en "six mois (...) on a écrit de très belles choses". Il se félicite de
"la confiance construite" même si "l’attente est forte". "J’ai aimé éperdument cette tâche", a -t-il conclu tout en rappelant les enjeux considérables de ce ministère : "vie chère, réforme de l’octroi de mer". "J’aurais préféré rester plus longtemps avec vous", a-t-il ajouté contrairement à ce qu'affirmait Politico. Le média en ligne révélait fin décembre que Philippe Vigier était "prêt à bouger" de son ministère et qu'il n'était "pas à l'aise sur l'Outre-mer". Le ministre avait dûment démenti ces propos.
Premier déplacement à Mayotte
Marie Guévenoux a ensuite pris la parole. Elle "mesure le poids de l’attente, des espoirs" et souhaite s'attaquer aux problèmes liés à "la vie chère, la sécurité, l'immigration, l'accès aux soins, l'environnement et l'accès à une eau saine". Elle entend placer toute son énergie au service de ces territoires devant ses enfants et son mari remplis de fierté. "Je veux voir au plus vite les changements concrets pour tous", a-t-elle enfin déclaré avant d'annoncer "un nouveau bilan du CIOM (Comité interministériel des Outre-mer) très prochainement organisé". Elle a également déclaré que son premier déplacement se ferait à Mayotte "dans les prochains jours". Elle ira ensuite avec Gérald Darmanin "avant la fin du mois" en Nouvelle-Calédonie. Elle a insisté sur la jeunesse "un atout pour la République" qu'elle défendra.
Marie Guévenoux, 47 ans, est une professionnelle de la politique venue de la droite. Elle a été la collaboratrice parlementaire d'Alain Madelin et a travaillé au cabinet ministériel de Brigitte Girardin, alors ministre de la Coopération et de la Francophonie de 2005 à 2007 sous la présidence de Jacques Chirac après avoir été ministre des Outre-mer. Lors de la primaire des Républicains de 2016, elle avait fait campagne pour Alain Juppé qu'elle a d'ailleurs salué dans son discours rue Oudinot. Après la mise en examen de François Fillon, elle a rejoint La République en Marche (LREM) et a été élue députée de l’Essonne en 2017 et réélue en 2022.