La patrimoine culturel subaquatique est en danger dans le monde à cause des activités humaines, a alerté mardi à Brest la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, appelant les Etats à "plus d'ambition" afin de le valoriser.
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"Malheureusement, ce patrimoine qui a été conservé par les siècles ne le sera pas pour toujours parce que l'activité humaine et le changement climatique le menacent", a assuré la directrice générale de l'Unesco devant 150 experts réunis à l'occasion d'une conférence de l'organisation internationale et du gouvernement français sur le patrimoine culturel subaquatique. Cette conférence, à laquelle a participé le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, sera suivie, jeudi et vendredi à Paris, de la 7e assemblée des Etats parties à la Convention de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique.
"La protection et la préservation du patrimoine culturel subaquatique forment un enjeu absolument névralgique car, même si le public n'en a pas encore une parfaite conscience (...), le plus grand musée du monde se trouve au fond des océans, des lacs et des rivières", a martelé Michel L'Hour, archéologue breton et membre du conseil scientifique et technique (STAB) de l'Unesco.
Le patrimoine rassemble les cultures, même sous la mer. Vestiges, navires, objets engloutis... le patrimoine subaquatique est essentiel à la compréhension de notre histoire commune. Ensemble à Brest avec @JY_LeDrian, @francediplo pour le protéger et le promouvoir @UNESCO pic.twitter.com/Ju85PnORZV
— Audrey Azoulay (@AAzoulay) 18 juin 2019
"Prendre la mesure du péril"
Ratifiée par 61 pays, cette convention vise à permettre aux Etats de mieux gérer leur patrimoine immergé. "J'appelle tous les Etats membres de l'Unesco à prendre la mesure du péril, à ratifier la Convention de 2001 et à organiser des transferts de compétences pour que le patrimoine culturel subaquatique soit partout mieux protégé, mieux étudié et mieux valorisé", a lancé Mr Le Drian devant l'assistance, appelant également à poursuivre "les pilleurs d'épaves avec la dernière rigueur".Davantage d'ambition
"Les océans, les lacs et les fleuves recèlent la mémoire de l'histoire humaine", a souligné Mme Azoulay, expliquant à quelques journalistes que la préservation des biens sous-marins résultait "d'une prise de conscience relativement récente". "Il faut développer les capacités de recherche et d'expertise", a-t-elle estimé, réclamant "plus d'ambition" de la part des Etats dans ce domaine.Pilleurs d'épaves
Des millions d'épaves et de sites historiques sont préservés au fond des océans. Lorsqu'un navire sombre ou qu'une ville est détruite, leurs vestiges sont conservés par l'eau, qui fait office de "capsule temporelle". Cependant, ils sont de plus en plus à la portée des chasseurs de trésor qui les pillent. L'industrie de la pêche ou l'installation de pipelines ou de câbles sous-marins contribuent également à leur détérioration."La protection et la préservation du patrimoine culturel subaquatique forment un enjeu absolument névralgique car, même si le public n'en a pas encore une parfaite conscience (...), le plus grand musée du monde se trouve au fond des océans, des lacs et des rivières", a martelé Michel L'Hour, archéologue breton et membre du conseil scientifique et technique (STAB) de l'Unesco.