Le PDG de Vale annonce qu’il ne veut plus perdre d’argent dans son usine calédonienne de nickel

Le patron de Vale récidive. Ce jeudi, Il a de nouveau menacé de fermeture l'usine calédonienne de VNC-Nickel. Le 30 juin dernier, le site d'information spécialisé Fastmarkets/Metal Bulletin publiait en exclusivité des propos similaires de Fabio Schvartsman.
Le Metal Bulletin rapporte dans ses éditions du jeudi 27 juillet que « Vale continue d'essayer de trouver un modèle durable pour son complexe industriel en Nouvelle-Calédonie mais que, si une solution n'est pas trouvée, Vale arrêtera les frais ». Des propos tenus par Fabio Schvartsman lors d’une interview accordée au site de référence de l’industrie minière mondiale.

Message

Le PDG de la multinationale brésilienne déclare notamment que « Vale a assez investi d’argent dans l’usine du sud ». L’objectif est de « gagner de l'argent dans la situation actuelle au lieu d'investir plus d'argent dans un avenir incertain », poursuit Fabio Schvartsman.
Sauf que, le PDG de Vale sait parfaitement que les cours du métal évoluent autour de 10.240 dollars la tonne et que l’usine calédonienne a des coûts de production bien supérieurs.

Ambigu

Pour le nouveau patron du premier producteur mondial de nickel, Il s’agit donc « d’examiner clairement, en profondeur, comment ce projet peut se transformer en opération durable, mais, si l’usine n’y parvient pas, il faudra arrêter. Même si, pour le moment, cette solution apparaît comme le dernier recours ». Vale Nouvelle-Calédonie aurait enregistré 1,291 milliard de dollars de pertes au cours des trois dernières années, selon Fabio Schvartsman.

Analyse

Cette nouvelle déclaration se situe dans la suite logique de l'intervention précédente. Le nouveau PDG de Vale met la pression : VNC perd de l'argent  et il va falloir trouver une solution pour rentabiliser. La fermeture n'est pas envisagée pour le moment compte tenu des investissements déjà réalisés. Mais...Le message est clair. Soit on trouve une solution pour arrêter l'hémorragie, soit Vale se séparera de ses activités. Une Pression directe est faite sur la division nickel et au-delà sur la Nouvelle-Calédonie qui ne pourra prétendre demeurer une source stratégique de production de nickel si le coût de production n'est pas abaissé.

Selon Jean-François Lambert, expert londonien du nickel, membre du cercle Cyclope et spécialiste du financement des matières premières, le patron de Vale se sert de la Nouvelle-Calédonie comme d’une variable d’ajustement : "Au vu de ses pertes,Vale est prêt si nécessaire à se couper le "petit doigt". Et c'est son usine du Sud. Le message est clair, poursuit Jean-François Lambert, il s’adresse aussi au gouvernement français. Vale veut le mettre sous pression".

Pour les salariés calédoniens de Vale en Nouvelle-Calédonie, c’est déjà fait.