Une parole moins spontanée Outre-mer que dans l’Hexagone. C’est le bilan de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise un an après sa mise en œuvre. Elle a décidé de prolonger ses travaux de cinq mois, après avoir interrompu ses déplacements pour cause de Covid-19.
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Moins d’appels reçus sur la ligne téléphonique dédiée, moins de courriels transmis sur l’adresse mail de la Commission Indépendante sur les Abus sexuels dans l’Eglise (CIASE)… Mais aussi moins de témoignages directs lors du déplacement de la Commission en Guadeloupe et en Martinique en février dernier… Outre-mer, la parole semble moins spontanée.
Et pourtant, les membres de la CIASE en sont convaincus : les victimes de prêtres prédateurs sont beaucoup plus nombreuses que celles aujourd’hui référencées.
Après un an de travaux - la crise sanitaire les a interrompus en mars -, la Commission a reçu 5300 appels et auditionné directement 150 personnes, dont simplement quelques-unes aux Antilles. Un bilan rendu public par son président depuis Paris en visio-conférence mardi 17 juin.
D’autres villes et régions seront visitées d’ici là. Mais pas d’autres déplacements programmés Outre-mer, faute de temps et de moyens. "On a comme objectif de faire 15 déplacements, indique Jean-Marc Sauvé. Si on avait pu en faire 30, on serait allé aussi dans toutes les régions Outre-mer, je pense notamment à La Guyane et à La Réunion."
Après les auditions, la Commission aura 15 mois pour rédiger ses rapports et rendre ses conclusions et ses recommandations. Un travail que la CIASE devrait pouvoir rendre public à l’automne 2021.
Et pourtant, les membres de la CIASE en sont convaincus : les victimes de prêtres prédateurs sont beaucoup plus nombreuses que celles aujourd’hui référencées.
Si beaucoup de victimes se sont exprimées Outre-mer, la parole [s’y] libère sans doute pour le moment avec une plus grande lenteur.
- Jean-Marc Sauvé, le Président de la CIASE
5300 appels, 150 auditions
La CIASE est une commission d’enquête indépendante créée en novembre 2018 par les évêques français, après les révélations d'abus sexuels commis dans l’Eglise sur des mineurs par des clercs depuis les années 50.Après un an de travaux - la crise sanitaire les a interrompus en mars -, la Commission a reçu 5300 appels et auditionné directement 150 personnes, dont simplement quelques-unes aux Antilles. Un bilan rendu public par son président depuis Paris en visio-conférence mardi 17 juin.
J'ai du mal à imaginer qu’il puisse y avoir moins de 5000 victimes.
-Jean-Marc Sauvé
Cinq mois de travaux supplémentaires
Mais au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête, les 22 membres de la Commission se sont aperçus qu’ils étaient loin du compte. Alors, pour permettre à plus de gens de témoigner, la Commission, qui devait initialement plancher durant un an, proroge ses travaux d’enquête et d’auditions de cinq mois et ce jusqu’au 31 octobre 2020.D’autres villes et régions seront visitées d’ici là. Mais pas d’autres déplacements programmés Outre-mer, faute de temps et de moyens. "On a comme objectif de faire 15 déplacements, indique Jean-Marc Sauvé. Si on avait pu en faire 30, on serait allé aussi dans toutes les régions Outre-mer, je pense notamment à La Guyane et à La Réunion."
Plateforme d'écoute toujours active
Le numéro de téléphone pour joindre la Commission reste donc actif, sept jours sur sept. C’est le 01 80 52 33 55. Idem pour l’adresse mail : victimes@ciase.fr.Après les auditions, la Commission aura 15 mois pour rédiger ses rapports et rendre ses conclusions et ses recommandations. Un travail que la CIASE devrait pouvoir rendre public à l’automne 2021.