La perspective des JO s'éloigne pour la réunionnaise d'adoption Fanny Gibert

Fanny Gibert, qui a grandit et commencé l'escalade à la Réunion, ne participera pas aux phases finales du Tournoi de qualification olympique... Malgré sa cinquième place vendredi à Toulouse dans sa spécialité, le bloc. Mais tout n'est pas perdu pour Tokyo.
Trois blocs sur quatre, dont deux "à vue", c'est à dire du premier coup : Fanny Gibert s'est classée cinquième de sa spécialité au TQO, le Tournoi de qualification olympique qui se tient à Toulouse. L'ancienne licenciée du club Saint-Leusien "7A L'ouest" comptait beaucoup sur cette épreuve du combiné pour s'assurer une place en finale, mais ça n'était pas suffisant ce vendredi face aux vingt-deux autres candidates.

Pour approcher Tokyo 2020 et accompagner son sport dans ses premières olympiades, l'élève ingénieur de 26 ans a élargi ses horizons pour approcher du profil complet. Début 2019 elle changeait d'entraîneur et montait en puissance dans les étapes de Coupe du Monde. En témoigne aujourd'hui ses treizième places en vitesse et en difficulté. "Ça tient à pas grand chose, confirme le coach Sylvain Chapelle. Surtout qu'elle avait vraiment bien commencé la journée en battant son record personnel sur la vitesse (10.104), il y a un bloc qu'elle ne réussit pas et ça la fait vite rétrograder dans le classement, enfin sur la difficulté elle ne sort pas vraiment du lot... Au bout du compte elle fait dixième."
 
Les Françaises Julia Chanourdie et Fanny Gibert pendant l'épreuve des blocs

Interprétations du règlement

Effondrée, Fanny Gibert ne donnera aucune interview. Cette place de dixième au classement général la prive de finale. Dans les huit femmes qui la vivront, six auront la possibilité d'accéder aux JO. Mais certaines délégations s'étoffent à vu d'oeil... quand chaque nation n'a droit qu'à deux représentantes au maximum. Le tribunal arbitral du sport devra trancher : les pays pourront-ils choisir leurs duos (deux femmes et deux hommes en escalade) quand il existe au sein d'une même bannière des grimpeurs qualifiés suite aux championnats du Monde, continental et au TQO ? "Il y a beaucoup d'interprétations par rapport au règlement de qualification de la fédération internationale, on a du mal à savoir ce qui va réellement se passer pour les athlètes qui sont à la limite des quotas", avoue le DTN Pierre-Henri Paillasson.

Certains pays devront faire des choix dans leur vivier de champions. Ceux qui ont trusté les places en finales, allongeant la liste de leurs athlètes qualifiés... empêchant ainsi d'autres grimpeuses comme Fanny Gibert de tenter leur chance. Après les blessures, les désistements et les éclaircissements dans les équipes, il restera une dernière chance d'obtenir un ticket pour Tokyo 2020 : les championnats d'Europe. "On dit aux athlètes féminines de rester dedans, de continuer à s'entraîner, dévoile le directeur technique national, "parce qu'on ne sait jamais : tout n'est pas complètement perdu". A suivre donc pour Fanny Gibert et sa compatriote Anouck Jaubert. L'une ou l'autre pourrait profiter de ses résultats à retardement l'année prochaine.