Perspectives économiques 2020 "particulièrement dégradées" en Outre-mer

Les perspectives économiques pour 2020 en Outre-mer sont sans surprise "particulièrement dégradées" avec la crise du coronavirus, dans des territoires très dépendants des échanges extérieurs et du tourisme, ont souligné jeudi l'IEOM et l'IEDOM, lors d'une visioconférence de presse.
"La tendance, c'est que le choc est violent en Outre-mer et représente une perte d'un tiers de l'activité économique", a estimé Stéphane Foucaut, directeur de l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM) et l'Institut d'émission d'Outre-mer (IEOM).


La polynésie encore plus "impactée"

"On va aboutir à une contraction du PIB (dans les territoires ultramarins) de même ampleur que l'Hexagone (environ -6%), sauf pour la Polynésie française, qui va être plus directement impactée, en raison de sa très forte dépendance au tourisme", notamment international, a-t-il expliqué.
 

Vacances d'été

Le Premier ministre Edouard Philippe a assuré jeudi que "les Français pourront partir en vacances cet été, en juillet et en août dans l'Hexagone et en Outre-mer", à l'issue d'un comité interministériel sur le tourisme. Il a également annoncé un plan "sans précédent" de "18 milliards d'euros d'engagements" en soutien au secteur du tourisme.
 

Tourisme affinitaire

Pour Stéphane Foucaut, "l'impact sera plus fort dès lors qu'on a une plus forte clientèle internationale", comme la Polynésie. Les autres territoires ultramarins disposent pour leur part d'un "socle plus important" de clientèle liée au tourisme affinitaire. "Les échanges entre la métropole et les Outre-mer se rétabliront, et la fréquentation touristique affinitaire reprendra bien avant la fréquentation touristique internationale".  

A l'inverse, la Nouvelle-Calédonie, où "le tissu industriel est plus développé et plus diversifié", pourrait être "moins impactée" par la crise, selon lui.
    

Fragilité des TPE

Outre "la place centrale du tourisme", le deuxième "facteur aggravant" pour l'économie ultramarine est "le tissu entrepreneurial des Outre-mer, composé à plus de 95 % de TPE", qui sont "particulièrement vulnérable aux chocs conjoncturels", a souligné Marie-Anne Poussin-Delmas, présidente des deux instituts.
    
Les premiers chiffres de l'indicateur du climat des affaires au premier trimestre 2020 montrent "une chute de l'indicateur. L'ensemble des entreprises entrevoit un choc fort, massif, sur leur activité", a-t-elle expliqué. 
    
A contrario, le poids plus important du secteur public en Outre-mer, "touché dans une moindre mesure par la crise", peut jouer "un rôle d'amortisseur", a-t-elle précisé.