Une tradition de liens commerciaux
Le Musée Naval « Mario Maresca » de Meta conserve les traces de ce passé où des marins naviguaient sur ces goélettes, pour charger et décharger des marchandises autour du monde.
Parmi les familles d’armateurs et de commandants de bord natifs du village, en 1800, la famille Petrelluzzi est l’une des plus importantes propriétaires de bateaux à voile, explique Massimo Maresca, fils du propriétaire du musée et petits-fils des Petrelluzzi : « Ces voiliers à deux et à trois mâts construits à Meta, chargeaient essentiellement du soufre en Sicile destiné au marché américain. Aux Etats-Unis, ils chargeaient du blé dans les ports du Texas (ndlr. pour le marché européen). Il leur arrivait de faire escale en Martinique, en Guadeloupe ou à Saint Domingue, pour charger des matériaux plus rares : le rhum, les bois précieux, le café et le sucre. Il y a une vraie tradition de liens commerciaux avec les îles de la Caraïbe. »
Mariage d’amour et d’affaires
Et c’est lors d’une de ces campagnes commerciales que vers 1890, Leopoldo Petrelluzzi, à bord de la goélette homonyme « Leopoldo », fait escale en Guadeloupe et y reste par amour d’une femme, fille de colons.
A Meta, l’histoire est relatée par un illustre commandant de bord, Giovanni Castellano qui habite la maison appartenant autrefois aux Petrelluzzi : « Le mariage de Leopoldo Petrelluzzi en Guadeloupe fut certes un mariage d’amour, mais il y avait aussi un certain intérêt. Le problème dans les plantations des colons en Guadeloupe, c’était le transport des marchandises. La France n’avait pas beaucoup de bateaux marchands, les Petrelluzzi comme d’autres armateurs de Meta, eux, oui...»
L’envie du retour à Meta
Leopoldo Petrelluzzi met en place une société d’échanges commerciaux à Pointe à Pitre. Comme tout bon marin, il songe à un retour au Pays natal.
Il fera un voyage avec son épouse au début de la première guerre mondiale, raconte le Commandant Giovanni Castellano : «Son intention était de retourner ici, chez lui, définitivement. D’ailleurs il n’a jamais voulu vendre cette maison. En 1914-1918, il l’a même mise à disposition des soldats italiens après la défaite contre les Allemands à Caporetto. »
Un geste patriotique avant de retourner pour toujours en Guadeloupe. Parmi les descendants guadeloupéens des Petrelluzzi, certains ont fait plusieurs voyages à Meta sur les traces de leur ancêtre Leopoldo.