Peut-on parler de "peuple calédonien"? La formule, employée par Édouard Philippe lors de son déplacement en Nouvelle-Calédonie en décembre, a fait débat, au Sénat, lors de l'examen d'un texte sur la question des listes électorales pour le référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
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Le sénateur LR de Nouvelle-Calédonie Pierre Frogier a lancé les hostilités, juste après avoir indiqué qu'il voterait le projet de loi sur les listes électorales. "L'essentiel n'est pas là", a-t-il dit, regrettant qu'en décembre "le Premier ministre (ait) dit que le +peuple calédonien+ s'exprimerait +souverainement+ lors de la consultation. Les mots ont du sens : que le Premier ministre évoque un peuple calédonien distinct du peuple français, un peuple par surcroît appelé à s'exprimer souverainement, ce n'est pas une maladresse, mais c'est un gage aux indépendantistes", a-t-il déploré.
du député. Le rapporteur LR du projet de loi, Philippe Bas, est alors monté au créneau: "Nos concitoyens de Nouvelle-Calédonie sont des citoyens français. Ils sont citoyens de Nouvelle-Calédonie, citoyens français, citoyens européens. De la même façon qu'on peut être citoyen européen sans qu'il existe un peuple européen - personne ne le conteste, on peut être citoyen calédonien sans qu'il existe de peuple calédonien", a-t-il analysé. "Ce n'est pas une opinion politique, mais la réalité du droit constitutionnel", a-t-il insisté.
"Oui, a rétorqué", Mme Girardin, "utiliser le mot +peuple+ relève d'une position politique. Le président Larcher l'a fait... Mais nous y reviendrons".
"Des citoyens français"
La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, lui a répondu un peu plus tard qu'elle "ne recul(ait) pas devant la notion de peuple calédonien. Il est la conséquence de la notion de citoyenneté calédonienne", a-t-elle souligné, s'assurant les protestationsdu député. Le rapporteur LR du projet de loi, Philippe Bas, est alors monté au créneau: "Nos concitoyens de Nouvelle-Calédonie sont des citoyens français. Ils sont citoyens de Nouvelle-Calédonie, citoyens français, citoyens européens. De la même façon qu'on peut être citoyen européen sans qu'il existe un peuple européen - personne ne le conteste, on peut être citoyen calédonien sans qu'il existe de peuple calédonien", a-t-il analysé. "Ce n'est pas une opinion politique, mais la réalité du droit constitutionnel", a-t-il insisté.
"Un point de vue politique"
"Il n'existera, juridiquement, de peuple calédonien que si les Néo-Calédoniens votent l'autodétermination et que la Nouvelle-Calédonie est reconnue, internationalement, comme un État - ce que ne manquerait pas de faire la France." Mais sans cet acte, parler de peuple calédonien, c'est exprimer un point de vue politique", a-t-il affirmé."Oui, a rétorqué", Mme Girardin, "utiliser le mot +peuple+ relève d'une position politique. Le président Larcher l'a fait... Mais nous y reviendrons".