Livres
Mayotte, l’âme d’une île de Thierry Cron (photographe) et Nassuf Djailani (éditions des autres). C’est un livre de photos à ranger dans la catégorie des beaux livres. La précision est d’importance car elle signifie que le regard porté sur le 101 ème département français est loin d’être misérabiliste. L’idée du livre revient à Thierry Cron. Le photographe s’était rendu à Mayotte, en 2018, pour y tenir des ateliers. De retour dans l’Hexagone, il décide de tirer un livre de son travail, et pour ce faire, rencontre l’écrivain Nassuf Djailani, basé à Limoges. « Je ne voulais pas d’un livre pour les touristes qui n’ont pas le souci des gens » raconte ce dernier. « Je lui ai donné des conseils pour aller photographier. Je n’ai pas voulu être dans le politiquement correct. » Appuyées par les textes de Djailani, ces photos nous restituent effectivement l’âme de Mayotte, écartelée entre traditions et modernité. Des pêcheurs en passant par l’école coranique, les masques de beauté ou encore les chatouilleuses, etc... C’est la singularité et la mémoire de cet archipel de l’océan indien qui défilent entre nos mains, au fur et à mesure que l’on feuillette le livre. A noter que Nassuf Djailani vient d’être distingué par le prix Fetkann 2020 dans la catégorie poésie avec « Naitre ici. »
Un monde en nègre et blanc d’Aurélia Michel (éditions Points essais). En 1947, L’Unesco se penche sur la question de la race, pour trois ans plus tard, décider que cette notion n’a aucun fondement scientifique. C’est pourtant ce concept, de fait une fiction, qui a structuré une partie du monde avec l’esclavage transatlantique. Et pour que la fiction dure, il a fallu utiliser la violence comme rapport social afin de maintenir hors de l’humanité, les esclaves rassemblés sous le générique de nègre. Historienne, spécialiste des Amériques noires, Aurélia Michel retrace dans son essai les grandes étapes de l’esclavage et décrit l’ordre racial qui continue de régir notre monde. « Un monde en nègre et blanc » n’est pas seulement un livre de plus sur la question de l’esclavage. C’est un ouvrage didactique qui met à la portée du plus grand nombre, le processus qui a conduit à l’un des plus grands crimes contre l’humanité.
Musique
ClipThey will never know de Staniski, avec Saël et Oswald. Ce titre a été écrit par Staniski, il y a deux ans. L’auteur-compositeur guadeloupéen souhaitait mélanger deux genres musicaux, le reggae et le compas. Et c’est un peu le hasard si c’est le Martiniquais, chanteur de reggae, Saël, et le chanteur haïtien de compas, Oswald, que l’on retrouve comme interprètes. « Je voulais sortir Saël de sa zone de confort » explique Staniski. En tout cas, résultat plus que convaincant pour cette belle chanson qui rappelle que l’amour est plus fort qu’une histoire de différence de classe sociale.
More Family Time de Ziggy Marley. Il y a peu, Ziggy Marley sortait son album de famille, « More family Time », album sur lequel on retrouve plusieurs collaborations dont celles de Sheryl Crow, Angélique Kidjo, Busta Rhymes, son frère Stephen Marley, certains de ses enfants. Et aussi Ben Harper : leur duo « Play with Sky » rappelle que le ska reste l’une des influences du fils de Bob Marley. Un plaisir pour ceux qui adore ce genre musical.