Plainte de marins malgaches contre une entreprise de pêche réunionnaise pour "mise en danger de la vie d'autrui"

Ile de La Réunion
Trois marins malgaches ont déposé plainte contre l'entreprise réunionnaise de pêche Enez (groupe Réunimer), notamment pour "mise en danger de la vie d'autrui", a-t-on appris de leur avocat vendredi.
La plainte pour "conditions d'hébergement indignes, mise en danger de la vie d'autrui et conditions de travail n'assurant pas la sécurité" a été déposée début mai, a indiqué Me Joseph Breham, confirmant une information publiée par lexpress.fr.

Contacté, Eric Tuffery, procureur de Saint-Denis, n'a pas été en mesure de confirmer la réception de la plainte des marins malgaches. Selon l'avocat des plaignants, "on a eu accès aux fiches de paye et aux contrats de ces marins. Leur salaire s'élève à 48,50 euros" auxquels s'ajoutent différentes
primes. Les précisions de Réunion la 1ère ci-dessous :

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Conditions de vie déplorables           

Le coût des repas étant déduit, les marins toucheraient au total entre 350 et 400 euros par mois. Le salaire minimum fixé par l'Organisation internationale du travail est de 614 dollars (entre 520 et 530 euros) par mois. Les matelots dénoncent également des conditions de vie déplorables à bord.  A l'appui de leurs accusations, ils ont fourni une vidéo où l'on distingue l'intérieur insalubre d'un bateau accosté au port de la Pointe des Galets à La Réunion.

"Les marins nous ont dit que cela faisait des années qu'ils travaillaient dans ces conditions", affirme Nicolas Hibon, membre du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins qui apporte son soutien aux plaignants.

Accusations contestées

Sébastien Camus, président du groupe détenteur d'Enez (groupe Réunimer), conteste en bloc ces accusations."Je peux garantir que leurs salaires atteignent 600, 700 euros par mois" dit-il. "Il existe une différence de salaire importante entre les marins français et malgaches. Je ne trouve pas cela juste mais nous respectons la loi", ajoute-t-il en assurant que "les repas ne sont pas déduits de la rémunération".

Sébastien Camus a également affirmé que le bateau filmé était une embarcation mise à "disposition en guise de buanderie. Les pêcheurs dorment dans le bateau, contrôlé par les autorités, avec lequel ils partent en mer".

Enquête préliminaire

Selon Me Joseph Breham, une enquête préliminaire devrait être ouverte pour enquêter sur les faits dénoncés. "Si le Parquet décide de ne pas le faire, nous nous constituerons partie civile pour qu'un juge d'instruction soit nommé", a prévenu le juriste.