Plan Sargasses II : Jean-François Carenco annonce la création de structure "unique" sur chaque territoire

Jean-François Carenco au ministère des Outre-mer.
Le ministre délégué au Outre-mer Jean-François Carenco a annoncé la création, au 15 octobre 2022, de quatre structures pour gérer le sujet sargasse aux Antilles. Cette décision concerne Saint-Barthélémy, Saint-Martin, la Guadeloupe et la Martinique.

"L’urgence absolue est de les ramasser et de les détruire". Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer l'a annoncé ce lundi 1 août : dès le 15 octobre prochain, quatre structures verront le jour pour continuer la lutte contre la prolifération des sargasses, algues toxiques qui jonchent les plages antillaises.

Après son déplacement aux Antilles fin juillet, le locataire de la rue Oudinot se veut l'homme de la situation face à la problématique des sargasses. C'est après un long entretien avec le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, mais aussi avec les acteurs politiques locaux, notamment Serge Letchimy, président du conseil exécutif de Martinique, et Ary Chalus, président du conseil régional de Guadeloupe, que la décision a été prise. "Chaque territoire aura un organisme unique pour gérer le sujet des sargasses. Ils serviront à recueillir l’argent de l’État et à le dépenser pour qu’il n’y ait pas de sargasses", explique Jean-François Carenco.

Un organisme de référence unique et acteur

La décision est qualifiée de "petite révolution" par le ministre. Jusqu'à présent aux Antilles, ce sont les communes qui effectuent le ramassage des sargasses, depuis près de onze ans. 

Sargasses

Les récoltes se feront avant et après l'échouage sur les plages. Selon Jean-François Carenco, cette décision va permettre de pallier un manque d'efficacité face au problème, mais aussi de gérer les afflux toujours plus nombreux des sargasses. 

Ce sera une structure responsable. C'est aussi une simplification pour l'efficacité

Jean-François Carenco

En Martinique, Serge Letchimy doit prendre la tête de l'organisme. Pour la Guadeloupe, il s'agirait d'Ary Chalus. Une délibération aura lieu au mois de septembre pour préciser les actions principales de la structure en Martinique.

Un taux de financement poussé à 80% pour les communes

En attendant le 15 octobre, le ministre délégué aux Outre-mer, en concertation avec Gérald Darmanin, a décidé d'augmenter le taux de financement des communes pour contrer la prolifération des algues toxiques. Ce taux s'élève désormais à 80% au lieu de 50%. "Cette mesure est en place jusqu'au 15 octobre, pour que les communes puissent contrer l'afflux dès maintenant", précise Jean-François Carenco.

Le ministre rappelle que ce travail de lutte est à réaliser sur le long terme, il n'exclut pas la possibilité que la sargasse devienne une matière utilisable autrement : "Tant que l’on ne sait pas les faire fructifier, les valoriser, on brule la matière végétale. On essaie de valoriser ce qui est aujourd’hui un vrai déchet, on se penche sur cette question."

La sargasse est pour l'instant l'objet de recherche aux Antilles. L'algue a notamment des effets néfastes pour les femmes enceintes, une récente étude menée en Guadeloupe sur 3000 femmes enceintes confirment que trop forte exposition peut entrainer la mort pour la mère et l'enfant. En cause les gaz produits par les sargasses. 

Publication d'une nouvelle étude sur les sargasses

"Les sargasses sont une urgence, pas uniquement pour les plages. Il y a des conséquences nuisibles sur le tourisme, la santé des femmes enceintes, sur les appareils électroniques... Si cela ne suffit pas pour se décider à agir, alors, je n’y comprends rien", conclut le ministre délégué aux Outre-mer.