Plus d’aides financières pour la presse des Outre-mer

Un amendement pour "une plus grande compétitivité pour la presse et les secteurs prioritaires en Outre-mer" a été adopté dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 octobre 2019.
 
L'amendement porté par le député guadeloupéen Olivier Serva servira principalement à soutenir la presse ultra-marine en matière de financements. Cela pourra aider le groupe France-Antilles, en difficultés financières, mais ça ne le sauvera pas. 
 

Qu’est-ce que ça veut dire pour la presse ultra-marine ?

Olivier Serva, député de Guadeloupe et porteur de cet amendement explique que "l’un des coûts importants pour les entreprises de presse, c’est la masse salariale". En changeant le statut de compétitivité pour le renforcer, les possibilités d’exonérations de charges sociales patronales augmentent.

Cela va alléger le coût salarial, et permettre aux entreprises de presse d’être plus compétitives. C’était déjà le cas fiscalement, il fallait que socialement ça soit raccord.


Le barème "compétitivité" faisait augmenter le niveau de cotisations de charges pour la presse, ce qui mettait à mal le système "dans une situation financière extrêmement compliquée", selon le député guyanais Gabriel Serville. C’est tout le système de la presse qui est fragilisé en Outre-mer, "donc on considère que revenir sur le niveau d’exonérations de charges, tel que cela a été validé dans la nuit est une excellente nouvelle, parce que ça permet de maintenir à flot la presse chez nous, mais surtout de maintenir la pluralité d’avis, et d’informer les citoyens le mieux possible."
Cet amendement concerne toute la presse des Outre-mer, "que ce soit papier, internet, télévision, radio", précise le député Olivier Serva.
 

Est-ce que ça aidera à sauver le groupe France-Antilles ?

"Ça va certainement soulager un tout petit peu, mais ce n’est pas ça qui va guérir le groupe France-Antilles", indique Gabriel Serville. Cela va tout de même "contribuer à apporter un regard un peu plus positif sur la suite des événements", précise-t-il.
Les difficultés financières du groupe sont aussi les conséquences directes de la baisse du lectorat, selon le député Gabriel Serville, car "il n’y a pas suffisamment de personnes pour acheter le quotidien".

Il faudrait qu’il y ai une plus grande proximité avec les habitants de ces régions.

"Peut-être que le public de France-Antilles doit être mieux ciblé ?", s’interroge le député Olivier Serva. Selon lui, il est nécessaire de s’interroger sur le lectorat du groupe. Pour son homologue guyanais, "on avait le sentiment notamment en Guyane qu’il y avait un déphasage entre les attentes de la population et ce que produisait le journal".

Au total, ce sont 285 emplois qui sont menacés dans tout le groupe France-Antilles.