Les noms sont aussi bizarres que les créatures qu’ils désignent : phronimes, para larves de céphalopodes, leptocephales ou siphonophores… Elles constituent les peuples des abysses évoqués dans le (très) beau livre signé Anthony Berberian et Fabien Michenet et donnent son titre à l’ouvrage.
Comme un paradoxe dont seule la nature est capable, ces animaux aux appellations étranges sont de toute beauté, irrésistiblement fascinants… et monstrueux à la fois ! L’œil n’a pas l’habitude de les croiser (et pour cause, elles vivent la nuit et dans les fonds sous-marins) et l'occasion nous est donnée de pouvoir les admirer avec les sublimes photographies des deux passionnés de plongée et d’images.
Et ce sont les eaux de la Polynésie qui auront ainsi été leur immense terrain de jeu… Anthony Berberian raconte toutes ces aventures subaquatiques et la genèse de Peuples des abysses, la grande migration verticale dans L’Oreille est hardie :
Amateurs éclairés des profondeurs
Peuples des abysses est le fruit de longues années d’observations et d’explorations des fonds sous-marins au large de la Polynésie. Les deux amis Anthony Berberian et Fabien Michenet y vivent, tous deux médecins au Centre hospitalier de Polynésie Française, avec pour point commun leur amour de la plongée et de la photographie. Une première sortie de nuit, sur un lieu éloigné des sites de plongées commerciales et les voilà pris dans les filets de l’émerveillement depuis une dizaine d’années, plongeant de plus en plus loin, de plus en plus profond.
Science-fiction au cœur des abysses
Des créatures aux allures d’aliens ou de vaisseaux spatiaux, aux tailles variant du millimètre à plusieurs mètres s’offrent à eux. Certaines (type méduses) un peu plus connues que d’autres mais toutes avec la caractéristique d’avoir été peu vues. Et c’est en grande partie ce qui fait le charme du livre Peuples des abysses mais aussi ces photos, véritables tableaux, prises de très près en macro et qui ont chacune nécessité des trésors de patience !
Des couleurs sur fond noir
Les profondeurs où ont été photographiées ces populations sub-aquatiques engendrent des ténèbres telles que le fond noir des photos exposées dans l’ouvrage n’est en rien artificiel. Idem pour les couleurs irréelles des-dites créatures, elles n’ont pas été retouchées, ni par les auteurs, ni par l’éditeur. Le récit commun de leurs différentes plongées racontées chronologiquement vient compléter tout l’intérêt qu’il faut porter à ce beau livre à l’iconographie délicate, sensible et esthétique.
Écoutez L’Oreille est hardie...
Et découvrez dans la voix d’Anthony Berberian, comment se sont orchestrées ces plongées et les préparatifs qu’il a fallu pour trouver les bons endroits et les bons moments afin de saisir ces animaux des profondeurs. Apprenez pourquoi l’on parle de migration verticale pour des centaines de spécimens habitant les grands fonds.
Écoutez aussi comment le travail des deux passionnés ont permis de faire avancer la connaissance des chercheurs et des biologistes marins sur certaines espèces à priori méconnues. Étonnement, émerveillement, connaissance… Peuples des abysses, la grande migration, à vous procurer d’urgence ou à vous faire offrir pour découvrir un nouveau monde… en profondeur.
Retrouvez Anthony Berberian dans L’Oreille est hardie, c’est par ICI :
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"Peuples des abysses, la grande migration verticale" d’Anthony Berberian et Fabien Michenet est paru aux éditions Au vent des îles.