Les élus de Guadeloupe et Martinique, réunis mardi au ministère des Outre-mer sur la question du chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé aux Antilles, ont réclamé des financements pour la recherche et une meilleure cartographie des sols pollués.
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Lors d'une réunion avec les ministres des Outre-mer et de la Santé, Annick Girardin et Agnès Buzyn, les élus ont eu l'assurance qu'un appel à projet sur la recherche du lien entre cancer de la prostate et pollution des sols allait être lancé.
Mme Buzyn avait indiqué en février qu'une étude scientifique financée par l'Etat n'avait pu aboutir "pour des raisons de robustesse scientifique". Il s'agit de l'étude "Madi-prostate", sur l'impact du chlordécone sur les cancers de la prostate. Elle s'était alors dite prête à demander un "appel à projet" sur ce sujet.
Le chlordécone a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Interdit en France en 1990, mais utilisée jusqu'en 1993 par dérogation aux Antilles, il est, depuis, toujours présent dans les sols et peut se retrouver dans certaines denrées d'origine végétale ou animale, et certains captages d'eau.
Les élus ont également réclamé des remèdes pour dépolluer des terres. "Il faut que les scientifiques trouvent une solution pour éliminer la molécule", a insisté Ary Chalus, président de la région Guadeloupe, à la sortie de la réunion. "Il faut mettre les moyens sur la dépollution. Quand on entend que (la pollution peut durer) 300 ans, 500 ans, c'est inacceptable", a renchéri Serge Letchimy, député martiniquais.
"Le ministère des Outre-mer a acté le principe d'accompagner la recherche sur ce sujet", a assuré le député de Guadeloupe LREM Olivier Serva.
Le sénateur PS de Guadeloupe Victorin Lurel a souhaité que soient aussi "pointées les responsabilités" dans cette pollution. Max Mathiasin, député de la Guadeloupe, a également demandé "une véritable traçabilité des produits qu'on trouve sur les marchés" et réclamé une "meilleure cartographie" de la pollution des sols, "encore trop approximative". Le travail de cartographie serait en cours, selon Jean-Philippe Nilor, député de Martinique.
Mme Buzyn avait indiqué en février qu'une étude scientifique financée par l'Etat n'avait pu aboutir "pour des raisons de robustesse scientifique". Il s'agit de l'étude "Madi-prostate", sur l'impact du chlordécone sur les cancers de la prostate. Elle s'était alors dite prête à demander un "appel à projet" sur ce sujet.
Le chlordécone a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Interdit en France en 1990, mais utilisée jusqu'en 1993 par dérogation aux Antilles, il est, depuis, toujours présent dans les sols et peut se retrouver dans certaines denrées d'origine végétale ou animale, et certains captages d'eau.
#chlordécone 2è réunion de travail au Ministère de @loutremer. Des élus et préfets ce matin autour des ministres de la Santé et des Outre-mer pour discuter de la mise en œuvre de mesures pour lutter contre les conséquences du chlordécone en #Martinique et #Guadeloupe pic.twitter.com/MfLj1zQ5tb
— La1ere.fr (@la1ere) 17 avril 2018
Dépolluer les terres
Le gouvernement a également annoncé aux élus qu'un colloque sur l'état d'avancement des recherches sur le chlordécone aurait lieu du 16 au 19 octobre en Martinique.Les élus ont également réclamé des remèdes pour dépolluer des terres. "Il faut que les scientifiques trouvent une solution pour éliminer la molécule", a insisté Ary Chalus, président de la région Guadeloupe, à la sortie de la réunion. "Il faut mettre les moyens sur la dépollution. Quand on entend que (la pollution peut durer) 300 ans, 500 ans, c'est inacceptable", a renchéri Serge Letchimy, député martiniquais.
"Le ministère des Outre-mer a acté le principe d'accompagner la recherche sur ce sujet", a assuré le député de Guadeloupe LREM Olivier Serva.
Vers des indemnisations?
Plusieurs élus ont également évoqué la question de l'indemnisation, notamment pour les marins-pêcheurs. "Il n'est pas normal que des marins-pêcheurs soient sanctionnés car le produit de la pêche n'est pas aux normes", a souligné le député de Martinique Jean-Philippe Nilor.Le sénateur PS de Guadeloupe Victorin Lurel a souhaité que soient aussi "pointées les responsabilités" dans cette pollution. Max Mathiasin, député de la Guadeloupe, a également demandé "une véritable traçabilité des produits qu'on trouve sur les marchés" et réclamé une "meilleure cartographie" de la pollution des sols, "encore trop approximative". Le travail de cartographie serait en cours, selon Jean-Philippe Nilor, député de Martinique.