Pollution aux boues rouges : la Papouasie-Nouvelle-Guinée demande justice contre un producteur chinois de nickel

Papouasie-Nouvelle-Guinée
Le gouvernement provincial et des habitants de Madang ont intenté un procès à la compagnie minière Ramu NiCo, filiale d'un producteur chinois de nickel. Les plaignants réclament plus de 5 milliards de dollars. Le 24 août 2019, des tonnes de boues rouges avaient recouvert l'océan.
Près de 7000 personnes ont subi les conséquences de la pollution par des résidus miniers survenue en août 2019. 200.000 litres de lisiers toxiques se sont alors déversées dans l’océan, à partir de la raffinerie hydro métallurgique de nickel situé à Basamuk. La vie marine a disparu. L'usine se situe en bordure de la mer de Bismarck, à 2700 kilomètres au nord-ouest de la Nouvelle-Calédonie.

Système de déversement des résidus miniers en haute mer (DSTP*) de type Ramu Nickel en Papouasie-Nouvelle-Guinée. (Deep sea tailings placement)
Procés
Le gouvernement local de la province de Madang, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a intenté une action en justice réclamant d'importants dommages et intérêts à la filiale d'une grosse entreprise chinoise. Plusieurs milliers de personnes soutiennent la démarche. 5,4 milliards de dollars d’indemnités sont demandés à la société minière Ramu NiCo (nickel-cobalt). Sa responsabilité paraît engagée dans la défaillance d'un pipeline sous-marin de résidus miniers. Défaillance qui aurait entrainé la pollution aux boues rouges de la baie de Basamuk, à proximité de Madang. 
 
Défaillances
Le producteur de nickel et de cobalt Ramu NiCo est détenu par la société d'État Metallurgical Corporation of China (MCC). Il lui est reproché de sérieuses défaillances de sécurité après le grave incident environnemental d'août 2019, le dernier d'une longue série de problèmes environnementaux qui ont frappé la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a précisé Amy Hinton du Metal Bulletin de Londres.

Pollution
Les manquements de l'usine aux respects des normes environnementale dans la province de Mandang a aussi conduit la population à intenter une action en justice contre l'entreprise, accusée de négligence et de nuisance environnementale. L’avocat qui plaide pour la population locale, Ben Lomai, a déclaré que "le déversement avait nuit à la jouissance par les populations de leurs droits coutumiers sur la terre et l’eau désormais contaminées, ce qui est contraire aux droits des pleignants".

Ces derniers ont demandé, jeudi 6 février, que Ramu NiCo soit reconnu coupable d'avoir commis des délits contre la population et l’environnement. L'avocat représentant le gouvernement provincial a déclaré de son côté que le rapport final réalisé par des scientifiques internationaux permettait d’espérer une condamnation rapide de la société Ramu Nico, filiale de MCC.

Nickel
L’usine de Ramu a produit l'an dernier 35.355 tonnes de nickel pur et de 3.275 tonnes de concentré de cobalt, selon Cobalt 27 Capital, une société canadienne qui détient une participation de 8,6 % dans le complexe industriel. Le groupe public chinois MCC a construit et exploite l'usine Ramu nickel de Madang qui produit du sulfate de nickel. Un produit utilisé dans les batteries des véhicules électriques.