Près de deux ans après les attentats de janvier 2015, un artiste parisien rend hommage à Clarissa Jean-Philippe, assassinée à Montrouge. Très connu pour ses pochoirs sur les murs de la capitale, Christian Guémy, alias C215, a réalisé un portrait de la policière martiniquaise.
Son prénom et son sourire font désormais partie du 91 rue Pierre Brossolette à Montrouge, juste à côté des bouquets défraîchis de fleurs artificielles et des photos délavées par le temps. Il y a deux ans presque jour pour jour, le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale martiniquaise, était abattue, ici, devant cet immeuble. Au lendemain du drame, un mémorial y était improvisé.
C’est dans ce lieu très symbolique que C215, a choisi de réaliser son œuvre : un pochoir du visage de la policière martiniquaise accompagné du message JeSuisClarissa. L’idée lui vient l’an dernier quand les policiers du commissariat du 10ème arrondissement de Paris le sollicitent pour rendre hommage à leur collègue, Ahmed Merabet, tué le 7 janvier 2015 devant les locaux de Charlie Hebdo.
"J’’ai fait deux portraits d’Ahmed. Mais ce jour-là, je me suis promis que je ferais aussi le portrait de Clarissa." Ce mardi 3 janvier 2017, l’artiste de rue tient sa promesse. Il lui faut une trentaine de minutes seulement pour réaliser le portrait de Clarissa, en douce, après avoir travaillé tout une journée sur le pochoir.
C215 poste des photos de ses portraits sur les réseaux sociaux :
"Ces policiers, ce sont des héros et des victimes comme les autres, explique le pochoiriste de 43 ans. Et puis ce sont des figures de la diversité." En janvier 2016, Christian Guémy avait également rendu hommage aux journalistes de Charlie Hebdo, avec des portraits au nom de la tolérance et des valeurs républicaines qui lui sont chères, toujours avec la même envie : "pour garder une trace, pour garder la mémoire de ces événements qui ont atteint la France et pour célébrer la diversité, l’inclusion. Après tout, c’est ça la France."
Pour inaugurer son dernier pochoir, C215 a fait venir, à Montrouge, Patrick Pelloux, l'urgentiste qui travaillait, lui aussi, pour le journal satirique.
Dans la rue, quelques passants jettent un œil au portrait, certains s’arrêtent, s’attardent. Ils habitent ou travaillent dans le quartier. Aucun ne connait C215, mais tous saluent son initiative. Jean-Marie avoue avoir une pensée douloureuse pour Clarissa Jean-Philippe à chaque fois qu’il emprunte ce chemin. Trois fois par semaine, il vient soigner un bébé dans l’immeuble qui surplombe le mémorial. "Je trouve ça très réussi parce qu’il y a ces photos là qui vieillissent et qui commencent à être un peu tristes. Ça, ça la remet en valeur. Je trouve ça bien de respecter sa mémoire de cette façon-là."
Amine tient une boutique un peu plus loin dans la rue. "On la connaissait, on la voyait toujours passer par là. Je trouve que c’est une bonne initiative." Marvin, lui, vient rendre visite à sa mère: "c’est joli, mais c’est petit ! Il faudrait quelque chose de plus imposant. Après, je ne sais pas si tout le monde serait d’accord." "C’est dommage que ce soit sur un support en ciment, parce que ce n’est pas quelque chose de très noble." ajoute Marise. Mais pour Sangare, l’important, "c’est qu’on se rappelle l’histoire de Clarissa !"
L'artiste va également faire cadeau d'une de ses oeuvres à Marie-Louisa Jean-Philippe, un deuxième portrait de Clarissa sur une toile, cette fois, que l’artiste va peindre ce weekend avant de le lui remettre, lundi.
Hommage aux policiers assassinés
C’est dans ce lieu très symbolique que C215, a choisi de réaliser son œuvre : un pochoir du visage de la policière martiniquaise accompagné du message JeSuisClarissa. L’idée lui vient l’an dernier quand les policiers du commissariat du 10ème arrondissement de Paris le sollicitent pour rendre hommage à leur collègue, Ahmed Merabet, tué le 7 janvier 2015 devant les locaux de Charlie Hebdo. "J’’ai fait deux portraits d’Ahmed. Mais ce jour-là, je me suis promis que je ferais aussi le portrait de Clarissa." Ce mardi 3 janvier 2017, l’artiste de rue tient sa promesse. Il lui faut une trentaine de minutes seulement pour réaliser le portrait de Clarissa, en douce, après avoir travaillé tout une journée sur le pochoir.
C215 poste des photos de ses portraits sur les réseaux sociaux :
"Ces policiers, ce sont des héros et des victimes comme les autres, explique le pochoiriste de 43 ans. Et puis ce sont des figures de la diversité." En janvier 2016, Christian Guémy avait également rendu hommage aux journalistes de Charlie Hebdo, avec des portraits au nom de la tolérance et des valeurs républicaines qui lui sont chères, toujours avec la même envie : "pour garder une trace, pour garder la mémoire de ces événements qui ont atteint la France et pour célébrer la diversité, l’inclusion. Après tout, c’est ça la France."
Pour inaugurer son dernier pochoir, C215 a fait venir, à Montrouge, Patrick Pelloux, l'urgentiste qui travaillait, lui aussi, pour le journal satirique.
L’anniversaire, un moment triste et éprouvant dans le quartier
Dans la rue, quelques passants jettent un œil au portrait, certains s’arrêtent, s’attardent. Ils habitent ou travaillent dans le quartier. Aucun ne connait C215, mais tous saluent son initiative. Jean-Marie avoue avoir une pensée douloureuse pour Clarissa Jean-Philippe à chaque fois qu’il emprunte ce chemin. Trois fois par semaine, il vient soigner un bébé dans l’immeuble qui surplombe le mémorial. "Je trouve ça très réussi parce qu’il y a ces photos là qui vieillissent et qui commencent à être un peu tristes. Ça, ça la remet en valeur. Je trouve ça bien de respecter sa mémoire de cette façon-là."
Amine tient une boutique un peu plus loin dans la rue. "On la connaissait, on la voyait toujours passer par là. Je trouve que c’est une bonne initiative." Marvin, lui, vient rendre visite à sa mère: "c’est joli, mais c’est petit ! Il faudrait quelque chose de plus imposant. Après, je ne sais pas si tout le monde serait d’accord." "C’est dommage que ce soit sur un support en ciment, parce que ce n’est pas quelque chose de très noble." ajoute Marise. Mais pour Sangare, l’important, "c’est qu’on se rappelle l’histoire de Clarissa !"
Une attention pour la maman de Clarissa
A la fin de la semaine, des cérémonies seront organisées en hommage à la policière martiniquaise. C215 sait qu’il s’agit d’un moment particulièrement difficile pour sa famille. Il a donc pris l'initiative de contacter la maman de Clarissa. "Je voulais lui souhaiter bon courage parce qu’elle va être confrontée au portrait que j’ai fait à Montrouge. Donc je voulais qu’elle sache qui je suis, je voulais me présenter."L'artiste va également faire cadeau d'une de ses oeuvres à Marie-Louisa Jean-Philippe, un deuxième portrait de Clarissa sur une toile, cette fois, que l’artiste va peindre ce weekend avant de le lui remettre, lundi.