Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner et son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez entendus ce matin par la commission des lois au Sénat. Une audition pour comprendre comment Mickaël Harpon a pu tuer quatre fonctionnaires au sein de la préfecture de police.
Comment le Martiniquais Mickaël Harpon, un agent habilité secret défense, a-t-il pu commettre une telle attaque meurtrière au sein d’un endroit hautement sécurisé ? Etait-il radicalisé ? Les signes de radicalisations étaient-ils connus ? Pourquoi aucun signalement n’a été fait ? Autant de questions posées au ministre de l’intérieur Christophe Castaner et à son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez.
Une quarantaine de signalement a été effectuée dans la police nationale. Dix-neuf d’entre eux ne sont pas considérés comme radicalisés, six personnes en revanche ont été révoquées. Le ministre a fait part de la nécessité pour les policiers et gendarmes "d'assumer la dénonciation d'un phénomène de radicalisation qu'il constaterait".
Mickaël Harpon était adjoint administratif à la préfecture de Paris et atteint de surdité. Jeudi 3 octobre il a tué quatre fonctionnaires et blessé grièvement un autre, avant d’être abattu par un policier. L'enquête judiciaire se poursuit pour bien comprendre ce qui a pu se passer dans la tête du tueur.
Mickaël Harpon n’était pas fiché S
Mickaël Harpon n’a fait l’objet d’aucun signalement de radicalisation. C’est donc tout naturellement que son habilitation secret défense obtenue en 2003 a été renouvelée en 2013. Le ministre de l’intérieur reconnaît qu’un signalement a été effectué en 2015. Mais ces éléments n’ont pas été remontés au bon endroit.Son mariage pouvait-il être une alerte ?
Mickaël Harpon s’est marié en 2014 avec une femme de confession musulmane. Une union qui pour certains sénateurs, aurait pu déclencher un nouvel examen pour l’habilitation secret défense de cet ancien adjoint administratif. Pour le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez, "Un mariage ne justifie pas forcément que l'on fasse une enquête d'habilitation poussée".Distinction entre signalement et radicalisation
Un signalement de comportement inapproprié ne veut pas dire que l’individu est radicalisé, insiste le ministre de l’intérieur Christophe Castaner. Pour Mickaël Harpon, il y a eu des signaux de faible intensité. « Il y a quelques semaines encore, dans ce service quand on organisait un pot, tout le monde était invité et on faisait attention à ce qu’il n’y ait pas de porc, parce que le fait qu’un des membres du service soit musulman était connu et donc on respectait cela… » Les conditions n’étaient pas réunies pour détecter une radicalisation. « Rien n’établit au moment où je vous parle qu’il y aurait une organisation collective autour de l’auteur de l’attentat » précise Christophe Castaner.Sur les signes de radicalisation relatifs à l’auteur de l’attaque : “Nous avons connaissance de signes en 2015. Ces signes-là n’ont pas provoqué le bon niveau d’alerte au bon endroit pour faire en sorte de vérifier s’il y avait une radicalisation.” - @CCastaner #DirectSénat pic.twitter.com/bnvhC6LLOH
— Sénat Direct (@Senat_Direct) October 10, 2019
Une quarantaine de signalement a été effectuée dans la police nationale. Dix-neuf d’entre eux ne sont pas considérés comme radicalisés, six personnes en revanche ont été révoquées. Le ministre a fait part de la nécessité pour les policiers et gendarmes "d'assumer la dénonciation d'un phénomène de radicalisation qu'il constaterait".
“Dans les services régaliens, nous travaillons déjà à la détection de cas de radicalisation. Actuellement sont suivis une vingtaine de personnes dans la Police nationale et une dizaine dans la Gendarmerie nationale.” - @NunezLaurent#DirectSénat pic.twitter.com/WgJGwWAYBF
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Mickaël Harpon était adjoint administratif à la préfecture de Paris et atteint de surdité. Jeudi 3 octobre il a tué quatre fonctionnaires et blessé grièvement un autre, avant d’être abattu par un policier. L'enquête judiciaire se poursuit pour bien comprendre ce qui a pu se passer dans la tête du tueur.