Le candidat Emmanuel Macron a donc adressé sept courriers aux Ultramarins, chacun sur le même modèle. Il se remémore d’abord les souvenirs marquants qui ont jalonné ses déplacements dans les Outre-mer depuis cinq ans. A La Réunion, il a pu "mesurer combien y bat le cœur de la France". Il se souvient de l’accueil "inoubliable" qui lui a été réservé. En Guadeloupe, c’est aussi l’hospitalité et la sincérité, "qui, parfois, quand les choses vont mal, s’expriment avec franchise, avec exigence, sans ambages", qui l’ont marqué. De la Guyane, il garde en mémoire les témoignages autour de "ce sentiment d’être mal compris par les pouvoirs publics — voire, pire, d’être relégué aux marges de la République".
Puis, dans chacune de ces lettres, il dresse le bilan de son action. Un maître-mot revient à cinq reprises dans chacun des courriers : le terme "protéger". Il répète également qu’il vient proposer "une ambition nouvelle". Il estime que la logique du rattrapage "ne se suffit plus à elle-même", et que "le destin de nos Outre-mer ne se résume pas à reconstituer ou à reproduire le modèle hexagonal". Ensuite, il évoque les grandes lignes de son programme afin de poursuivre son action politique cinq ans de plus.
Guadeloupe
Emmanuel Macron évoque l’autonomie alimentaire, "qui passera par la structuration de vos filières agricoles : pour une part, en circuit court, pour vous nourrir au quotidien ; pour les autres, tournées vers l’exportation haut-de-gamme, vitrine de votre exceptionnel patrimoine gastronomique". Il évoque également son ambition de "donner à la jeunesse guadeloupéenne l’envie de rester ou de revenir dans l’archipel", grâce à un "plan jeunesse" reposant sur quatre piliers : l’emploi et la formation, le sport, la culture et la citoyenneté.
Lire la lettre aux Guadeloupéens en intégralité ici :
Martinique
Emmanuel Macron estime que le patrimoine naturel et historique de la Martinique est un atout "indéniable", mais pas suffisamment exploité : "Face à la concurrence des autres destinations de l’arc caribéen, il faut valoriser et différencier la marque “Martinique“. C’est pourquoi, avec vos élus, je veux que l’État s’engage dans un grand plan de rénovation du patrimoine, notamment concernant la mise en valeur du site de la montagne Pelée." Pour lutter contre la délinquance, le candidat-président propose de "renforcer les moyens de police et de gendarmerie présents avec la création d’une antenne du RAID, l’augmentation des effectifs de la police nationale et par une mobilisation plus élevée des forces mobiles en sécurisation".
Lire la lettre aux Martiniquais en intégralité ici :
Guyane
En Guyane, Emmanuel Macron souhaite d’abord réaffirmer la souveraineté de la France : "Je souhaite la réaffirmer et réinvestir nos frontières face aux flux d’immigration irrégulière et au pillage de nos ressources minières et maritimes, en renforçant notre action diplomatique. Le droit des étrangers sera modifié pour durcir les conditions d’accès à la nationalité française et mieux lutter contre la fraude. Nous accélérerons le démantèlement des squats, les reconduites à la frontière, et combattrons mieux les trafics et les bandes organisées. Nous renforcerons la flotte aérienne de nos forces de souveraineté contre la pêche illicite et l’orpaillage illégal." A destination de la jeunesse, il propose de poursuivre le financement de l’enseignement et la formation professionnelle et d’amplifier la lutte contre l’illettrisme et la déscolarisation, en renforçant notamment les capacités du service militaire adapté.
Lire la lettre aux Guyanais en intégralité ici :
Nouvelle-Calédonie
Après l’organisation des trois référendums d’autodétermination, Emmanuel Macron propose d’écrire une nouvelle étape avec la nouvelle génération : "Donnons la parole à celles et ceux qui ne l’ont que trop rarement. Faisons parler cette jeunesse calédonienne : c’est à elle qu’appartient l’avenir. Faisons parler les femmes : leur place dans les institutions politiques reste à conquérir. Faisons parler les maires, les élus provinciaux, les responsables économiques et associatifs, culturels, religieux, coutumiers qui, au quotidien, sur le terrain, font vivre la Nouvelle-Calédonie. Sur cette base, tournés vers l’avenir, nous pourrons avancer."
Lire la lettre aux Néo-Calédoniens en intégralité ici :
Polynésie française
La stratégie indopacifique est pour le président sortant, "une étape majeure dans notre histoire commune". Il y annonce "l’augmentation continue des moyens de nos armées" dans le Pacifique : "Cet effort militaire, nous devons l’accentuer et, par ailleurs, l’accompagner de nouvelles coopérations dans la région, aux plans universitaire, scientifique, culturel et économique." En matière de santé, Emmanuel Macron veut "amplifier les efforts" engagés pour la prise en charge des cancers : "Nous avons commencé à nouer des partenariats avec les meilleurs spécialistes en oncologie. Je veux que les Polynésiennes et les Polynésiens puissent bénéficier d’un diagnostic précoce et accéder aux meilleurs traitements."
Lire la lettre aux Polynésiens en intégralité ici :
La Réunion
Le candidat à sa réélection veut que La Réunion s’oriente vers un modèle de souveraineté alimentaire : "D’ici 2027, nous allons accélérer le développement de filières courtes, de production locale pour apporter une réponse durable qui crée de l’emploi et une véritable baisse des prix." La question de la vie chère reste un enjeu majeur : "En lien avec vos élus, nous ouvrirons le débat sur toutes les causes de la vie chère, dont la stimulation de la concurrence ou l’octroi de mer, impôt hérité du XVIIème siècle et qui doit être profondément repensé pour jouer un rôle nouveau, tout en conservant son ambition première de protection."
Lire la lettre aux Polynésiens en intégralité ici :
Mayotte
A Mayotte, Emmanuel Macron veut s’attaquer prioritairement à la lutte contre l’immigration clandestine et l’insécurité : "Des mesures radicales devront être mises en œuvre pour rendre ce territoire moins attractif aux étrangers : durcissement de l’accès à la nationalité française, lutte vigoureuse contre tous ceux qui favoriseraient l’immigration illégale en employant des clandestins ou en participant à des fraudes documentaires et renforcement des moyens de la police, de la gendarmerie et de la justice avec une extension du centre pénitentiaire et l’ouverture d’un centre éducatif fermé pour les mineurs." Il promet également de nouvelles infrastructures : le projet de piste longue "sera mené à son terme", un second hôpital sera construit "pour permettre un meilleur accès à la santé des Mahorais du centre et du sud de l’île".
Lire la lettre aux Mahorais en intégralité ici :