L’ex-capitaine de l’armée à l’élection présidentielle au Brésil, Jair Bolsonaro, arrivé très largement en tête du premier tour du scrutin, est donné vainqueur de l’élection par la première enquête d’opinion réalisée depuis le premier tour.
Selon le sondage Datafolha diffusé mercredi, Jair Bolsonaro est crédité de 58 % des intentions de vote, contre 42 % pour le candidat du Parti des Travailleurs (PT) Fernando Hadad. Le candidat du Parti Social-libéral a rassemblé un peu plus de 46 % des suffrages au premier tour, contre un peu plus de 29 % pour Haddad.
Jair Bolsonaro a aussi averti qu'il ne laisserait pas des secteurs clés de l'économie tomber aux mains de capitaux chinois. "La Chine n'achète pas au Brésil, la Chine achète le Brésil", a lancé le candidat, le géant asiatique étant le plus grand investisseur au Brésil et un de ses principaux partenaires commerciaux.
Ces annonces ont fait l'effet d'une douche froide sur les marchés qui avaient pourtant salué lundi la franche victoire du candidat d'extrême droite. Le réal, la monnaie nationale, qui avait repris des couleurs ces derniers jours, s'est à nouveau déprécié face au dollar.
"Le Brésil a besoin d’un gouvernement sans soupçon de corruption" a déclaré Paulo Skaf, ancien président du principal syndicat patronal de l’industrie automobile. Une déclaration un peu prématurée, le principal conseiller économique de Bolsonaro se trouvant depuis dans le viseur des enquêteurs dans le cadre d’une fraude aux retraites dans des entreprises publiques.
Le patronat hésite mais...
La campagne de Jair Bolsonaro, favori de la présidentielle au Brésil, a connu ses premières turbulences mercredi quand les marchés se sont inquiétés d'un changement de cap économique. La Bourse de Sao Paulo, qui avait montré son enthousiasme pour l'ex-capitaine de l'armée avant le 1er tour, a perdu 2,8 % à la clôture après que le candidat eut évoqué un plan de privatisations dans le secteur énergétique plus modeste qu'attendu. Ses déclarations tard mardi à la chaîne de télévision Band TV ont fait plonger les cours du groupe étatique Eletrobras de 9 %. Le candidat a affirmé qu'en cas de victoire, seule la branche distribution, et non le secteur de la production, serait privatisée. Quant au groupe pétrolier Petrobras, il doit être "préservé" et les privatisations ne concerneront que les installations de raffinage et non le noyau d'activité de la compagnie, a-t-il déclaré.
Le Brésil n'appartient pas à la Chine...
Jair Bolsonaro a aussi averti qu'il ne laisserait pas des secteurs clés de l'économie tomber aux mains de capitaux chinois. "La Chine n'achète pas au Brésil, la Chine achète le Brésil", a lancé le candidat, le géant asiatique étant le plus grand investisseur au Brésil et un de ses principaux partenaires commerciaux.Ces annonces ont fait l'effet d'une douche froide sur les marchés qui avaient pourtant salué lundi la franche victoire du candidat d'extrême droite. Le réal, la monnaie nationale, qui avait repris des couleurs ces derniers jours, s'est à nouveau déprécié face au dollar.
Soutien au Trump brésilien ?
Dans ce contexte, le monde économique semble malgré tout avoir fait son choix : "tout plutôt que le retour de la gauche au pouvoir". En juillet dernier, alors que les sondages étaient encore hésitants, l’industrie brésilienne a été l’une des premières à soutenir le candidat d’extrême droite. Durement frappé par la crise, le secteur affiche une croissance de 3,2 % sur les six premiers mois de l’année, tiré essentiellement par les bons résultats du secteur automobile ou de l’industrie minière.« Peu importe qui sera élu président du Brésil, la compagnie minière Vale attire les investisseurs grâce aux prix élevés du minerai de fer et à la distribution de dividendes aux actionnaires ». Adeodatto Volpi Netto de capital markets
Une usine en Nouvelle-Calédonie
Le géant des matières premières Vale, numéro 1 mondial du fer et du nickel, est la seconde multinationale du pays après Petrobras. Vale possède même une grande usine hydro-métallurgique de nickel-cobalt en Nouvelle-Calédonie. Le secteur métallurgique et minier craint une remise en cause de la réforme du code du Travail en cas de victoire du candidat du PT. A la bourse de New-York, la cotation boursière de la compagnie minière Vale progresse de 1,78 % jeudi et elle a gagné plus de 13 % depuis un mois."Le Brésil a besoin d’un gouvernement sans soupçon de corruption" a déclaré Paulo Skaf, ancien président du principal syndicat patronal de l’industrie automobile. Une déclaration un peu prématurée, le principal conseiller économique de Bolsonaro se trouvant depuis dans le viseur des enquêteurs dans le cadre d’une fraude aux retraites dans des entreprises publiques.