Le dépouillement pour le premier tour de l'élection présidentielle a débuté ce lundi aux Comores, où 25 candidats sont en lice pour accéder à la fonction suprême.
La compilation des résultats du premier tour de la présidentielle aux Comores, où 25 candidats sont en lice, a débuté lundi matin, sous protection de l'armée, à l'Assemblée fédérale à Moroni. Selon le ministère de l'Intérieur, une première tendance pourrait être disponible dans la journée.
Un dépouillement retardé
Après un vote calme dimanche et un dépouillement sans incident majeur, souvent à la lumière des bougies, les procès-verbaux des bureaux ont été acheminés dans la nuit de dimanche à lundi sous escorte militaire au palais de l'Assemblée. "
On a reçu tous les PV au petit matin. La compilation est en train de commencer", a expliqué à l'AFP Ismaël Abdou, président de la commission électorale de la Grande-Comore, l'une des trois îles formant l'Union des Comores. La compilation aurait dû débuter dans la nuit, mais elle a été retardée par la lenteur du dépouillement liée à la multitude des candidatures et la fermeture tardive de nombreux bureaux, qui avaient ouvert tard faute de matériel électoral.
Cinq favoris
Dans les quartiers généraux
des principaux candidats, des équipes chargées des opérations électorales agrégeaient lundi matin les résultats. Chacun affirmait être en tête, avec cinq hommes qui se démarquaient : le candidat du pouvoir et vice-président, Mohamed Ali Soilihi, l'ancien chef de l'Etat et ex-putschiste Azali Assoumani (1999-2006), ainsi que Fahmi Saïd Ibrahim, candidat soutenu par l'ex-président Ahmed Abdallah Sambi (2006-2011). Deux outsiders arrivaient aussi dans le trio, en fonction des QG : Mouigni Baraka, gouverneur de la Grande-Comore, et Bourhane Hamidou, un ancien président de l'Assemblée fédérale.
Une angoisse palpable
Au deuxième tour de la présidentielle, prévu le 18 avril, s'affronteront les trois candidats arrivés en tête dimanche. Conformément à la Constitution singulière comorienne qui établit une présidence tournante entre les trois îles de l'Union (Grande-Comore, Mohéli, Anjouan), le futur chef de l'Etat sera issu de la Grande-Comore. "
Ce qui préoccupe les gens, ici c'est Fahmi. Ils ont peur de voir les chiites au pouvoir", a déclaré à l'AFP Mouzawoir Abdallah, un ancien ministre, soutien du colonel Azali, traduisant une inquiétude partagée par de nombreux Comoriens. "
Les Comoriens sont des sunnites tolérants. La peur des gens est de voir s'installer dans ce pays un islam militant", a-t-il ajouté au QG de son candidat.