Invitée de la Matinale de France Inter pour la rentrée littéraire, Christiane Taubira n'a pas échappé aux questions de Léa Salamé et Nicolas Demorand sur la rentrée politique.
Les journalistes l'interrogent sur la multiplication des candidatures à gauche pour l'élection présidentielle de 2022. Cinq avec Fabien Roussel (PCR), Anne Hidalgo (PS), Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et le candidat écologiste. Quand Nicolas Demorand lui pose cette question : "Vous n'êtes pas la la 6ème candidate, la surprise du jeudi matin?", l'ancienne Garde des Sceaux répond :
Non, sincèrement! Même les personnes qui ont beaucoup d'enthousiasme, je crois, sont capables d'être assez raisonnables pour comprendre que je ne peux pas venir contribuer à l'éparpillement.
Elle ajoute : "parce que je ne peux pas dire que notre chance est de sortir de la confusion, c'est d'éviter la dispersion, c'est de faire l'effort peut-être surhumain, surpolitique de faire l'effort de voir comment nous aditionnons nos forces, comment nous les faisons converger. Je ne peux pas dire cela et en même temps dire que je viens aussi apporter mon obole".
Attendue, elle fait des déçus
Christiane Taubira est en tête, avec François Ruffin, des parrainages citoyens pour désigner un candidat commun à gauche pour la présidentielle, dans le cadre de la "Primaire populaire".
"L'enjeu est colossal, la gauche ne peut pas se permettre de perdre cette élection et je ne veux pas aller gentiment m'aligner en tant que 7e ou 8e candidate de la gauche", a insisté l'ancienne ministre de la Justice de François Hollande, tout en saluant cette initiative de la Primaire populaire "belle et audacieuse", "un pari sur la démocratie participative".
Selon elle, les personnalités de gauche déjà candidates sont "toutes des personnes intelligentes", "je les connais, je les respecte et je les estime toutes". "Les choses vont se clarifier" au fil de la campagne, a-t-elle ajouté.
Je ne vais pas rester distante, je ne vais pas rester une observatrice, je vais faire campagne, je vais trouver ma place d'une façon ou d'une autre
A la différence de 2002, où Mme Taubira avait été candidate en faisant concurrence à Lionel Jospin, en 2022, "l'enjeu est colossal parce que la société a été travaillée ces vingt dernières années par des idées d'exclusion, de rejet", "par une xénophobie tranquille".
"On ne peut pas se permettre de jouer", a ajouté Mme Taubira en dénonçant notamment le polémiste Eric Zemmour, potentiel candidat, qui se complait selon elle dans les "objurgations".
La clôture des parrainages de la Primaire populaire est prévue le 11 octobre, date à laquelle seront alors connus les cinq femmes et cinq hommes pré-sélectionnés par les citoyens inscrits sur la plateforme sécurisée Neovote "pour faire gagner l'écologie et la justice sociale en 2022".
Les citoyens inscrits voteront ensuite parmi ces dix candidats, entre les 9 et 12 décembre, afin de désigner un potentiel candidat unique des forces de gauche pour l'élection présidentielle 2022.