Après le succès de Jean-Luc Mélenchon et de son hologramme, peut-on envisager que des candidats aient recours à ce procédé en lieu et place d'un déplacement Outre-mer? Au delà des économies de temps et de fatigue, le point sur les avantages et inconvénients de la méthode.
Dimanche 5 février, le candidat du Parti de gauche a attiré tous les regards le temps d'un meeting. Mais si, de Paris à Washington, en passant par Londres et Lisbonne la presse a parlé de Jean-Luc Mélenchon, c'est surtout grâce à son hologramme.
Alors que le candidat prenait la parole à Lyon devant 12 000 personnes; selon les organisateurs, au même moment son hologramme en rassemblait 6 000 de plus à 500 kilomètres de là, à Aubervilliers (93).
Une méthode, qui, si elle n'est pas nouvelle, - elle a été utilisée par le Premier ministre Indien et le président Turc en 2014-, offre un résultat assez bluffant.
Alors peut-on imaginer une telle solution pour les déplacements ultramarins des candidats à la présidentielle? Passage quasiment obligé pour les candidats, ces voyages restent coûteux, chronophages et particulièrement épuisants. Compter onze heures de vol pour un Paris-Saint-Denis de la Réunion et plus de vingt heures pour le Pacifique.
Techniquement, "c'est complètement envisageable", nous assure un professionnel du secteur qui souhaite rester anonyme. "La distance n'a aucun impact sur la retransmission, sauf peut-être en terme de décalage. Normalement c'est de l'ordre de 2 à 3 secondes, là, on passerait peut-être à six secondes, pas plus", estime-t-il.
Lors de son meeting à Lyon, Jean-Luc Mélenchon n'a pas eu recours à la technique de l'hologramme pure, mais plutôt à une illusion d'optique. Il était filmé par une caméra, l'image a ensuite été retransmise sur un écran placé au sol dans la salle d'Aubervilliers, mais invisible aux yeux du public. Et c'est sur un film transparent, très fin, situé au-dessus de la scène que l'image se reflète.
Nous avons tenté de savoir à combien s'élèverait le recours à un procédé identique pour un candidat qui souhaiterait apparaitre simultanément sur scène à Paris et en Guadeloupe, via une société. "Il faudrait envoyer une partie du matériel par avion, recourir à des prestataires sur place pour le reste, financer les billets et l'hôtel pour le personnel venu de l'Hexagone", précise notre spécialiste qui estime que le la différence avec une prestation similaire effectuée dans l'Hexagone serait minime, soit moins de 5 000 euros.
En 2012, à défaut de se déplacer, Marine Le Pen avait eu recours à la visio-conférence avec la Polynésie. Une technique qui apparaît aujourd'hui dépassée au regard de la prestation de Jean-Luc Mélenchon. La candidate a-t-elle envisagé l'hologramme pour 2017 ? Interrogée, son équipe de communication reste évasive, mais n'écarte pas catégoriquement l'idée.
Peu de précision également du coté de Benoît Hamon, ou l'on préfère insister sur des déplacements à venir dans les Outre-mer. Du coté de François Fillon, attendu à la Réunion dès samedi 10 février, en revanche, l'idée est écartée d'office. Les vidéos du candidat sont mises en ligne sur sa page Facebook suivies par environ 275 000 "fans", et certaines de ses prises de paroles sont retransmises en Facebook live. Pour le reste, nul besoin d'avoir recours à un double virtuel. "François Fillon a toujours privilégié les rencontres et les échanges en allant sur le terrain", assure à La1ere.fr Gautier Guignard, en charge de la campagne numérique du candidat LR.
Alors que le candidat prenait la parole à Lyon devant 12 000 personnes; selon les organisateurs, au même moment son hologramme en rassemblait 6 000 de plus à 500 kilomètres de là, à Aubervilliers (93).
Une méthode, qui, si elle n'est pas nouvelle, - elle a été utilisée par le Premier ministre Indien et le président Turc en 2014-, offre un résultat assez bluffant.
Pas de contre indication technique
Alors peut-on imaginer une telle solution pour les déplacements ultramarins des candidats à la présidentielle? Passage quasiment obligé pour les candidats, ces voyages restent coûteux, chronophages et particulièrement épuisants. Compter onze heures de vol pour un Paris-Saint-Denis de la Réunion et plus de vingt heures pour le Pacifique.Techniquement, "c'est complètement envisageable", nous assure un professionnel du secteur qui souhaite rester anonyme. "La distance n'a aucun impact sur la retransmission, sauf peut-être en terme de décalage. Normalement c'est de l'ordre de 2 à 3 secondes, là, on passerait peut-être à six secondes, pas plus", estime-t-il.
Lors de son meeting à Lyon, Jean-Luc Mélenchon n'a pas eu recours à la technique de l'hologramme pure, mais plutôt à une illusion d'optique. Il était filmé par une caméra, l'image a ensuite été retransmise sur un écran placé au sol dans la salle d'Aubervilliers, mais invisible aux yeux du public. Et c'est sur un film transparent, très fin, situé au-dessus de la scène que l'image se reflète.
Les risques de bugs sont-ils accrus avec la distance?
A Aubervilliers, l'équipe de Jean-Luc Mélenchon avait prévu un plan B en cas de défaillance technique : son porte-parole Alexis Corbière se tenait prêt à monter sur scène, au cas où. Dans le cadre hypothétique d'un meeting simultané entre Paris et un département ou collectivité d'Outre-mer, le risque ne serait pas plus élevé. "Il tiendrait plutôt à un bug du satellite, comme on peut tous en connaître parfois à la télé avec l'image qui se fige. Ou alors une très mauvaise météo dans l'Hexagone qui influencerait la retransmission", précise le spécialiste qui en revanche balaie tout risque de piratage "C'est inenvisageable. Tout est tellement sécurisé…".Quel budget?
Le prix de l'hologramme de Jean-Luc Mélenchon: entre 50 et 100 000 euros selon plusieurs médias, "à vue de nez entre 50 et 70 000 euros", estime notre professionnel. A celui-ci, s'ajoute le coût de la location de la salle et des infrastructures.Nous avons tenté de savoir à combien s'élèverait le recours à un procédé identique pour un candidat qui souhaiterait apparaitre simultanément sur scène à Paris et en Guadeloupe, via une société. "Il faudrait envoyer une partie du matériel par avion, recourir à des prestataires sur place pour le reste, financer les billets et l'hôtel pour le personnel venu de l'Hexagone", précise notre spécialiste qui estime que le la différence avec une prestation similaire effectuée dans l'Hexagone serait minime, soit moins de 5 000 euros.
Et les candidats, y songent-ils?
Gain de temps, moins de fatigue liée au décalage horaire, tarifs élevés mais pas prohibitifs… Les candidats ont-ils déjà envisagé d'avoir recours à l'hologramme en lieu et place d'un déplacement physique Outre-mer?En 2012, à défaut de se déplacer, Marine Le Pen avait eu recours à la visio-conférence avec la Polynésie. Une technique qui apparaît aujourd'hui dépassée au regard de la prestation de Jean-Luc Mélenchon. La candidate a-t-elle envisagé l'hologramme pour 2017 ? Interrogée, son équipe de communication reste évasive, mais n'écarte pas catégoriquement l'idée.
Peu de précision également du coté de Benoît Hamon, ou l'on préfère insister sur des déplacements à venir dans les Outre-mer. Du coté de François Fillon, attendu à la Réunion dès samedi 10 février, en revanche, l'idée est écartée d'office. Les vidéos du candidat sont mises en ligne sur sa page Facebook suivies par environ 275 000 "fans", et certaines de ses prises de paroles sont retransmises en Facebook live. Pour le reste, nul besoin d'avoir recours à un double virtuel. "François Fillon a toujours privilégié les rencontres et les échanges en allant sur le terrain", assure à La1ere.fr Gautier Guignard, en charge de la campagne numérique du candidat LR.