Primaire à gauche : le Martiniquais Valentin Narbonnais au cœur de la campagne de Benoît Hamon [Reportage]

A 23 ans, le Martiniquais Valentin Narbonnais est un des porte-paroles de Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche.
A 23 ans, le Martiniquais Valentin Narbonnais est un des porte-paroles de Benoît Hamon, arrivé en tête du 1er tour de la primaire de la gauche. Ancien collaborateur de Christiane Taubira, le jeune militant socialiste est aussi en charge du projet outre-mer. La1ère l'a rencontré au QG de campagne.
Du 11e étage de la tour Montparnasse, le bureau de campagne de Benoît Hamon domine la capitale. Dans une petite salle de réunion, une équipe de jeunes, aux yeux rivés sur des écrans d'ordinateurs, pianotent frénétiquement sur leurs claviers entre deux échanges. Les locaux sont exigus. Chacun cherche un coin de bureau où s'installer. "L'ambiance est familiale, l'équipe dynamique et solidaire, nous communions tous autour d'un même projet", explique enthousiaste Valentin Narbonnais, le benjamin de cette (très jeune) équipe de campagne. 

A 23 ans, ce Martiniquais originaire du quartier populaire de Trenelle à Fort-de-France est un des porte-paroles de Benoit Hamon. "Je n'ai pas de mandat et seulement 23 ans, Benoît Hamon a fait preuve de courage politique en me confiant ces fonctions", commente Valentin Narbonnais également en charge du projet du candidat pour les Outre-mer. "Hamon quand il fait confiance, il fait confiance et il est loyal", confie un de ses proches.


Rencontre au MJS

Ancien collaborateur de Christiane Taubira, conseiller régional jeune d'Ile-de-France et secrétaire adjoint du PS de Colombes (92), Valentin Narbonnais a attiré l'attention du candidat. "Quand il m'a proposé de rejoindre l'équipe, je n'ai pas hésité", affirme le jeune militant. "Il est le seul à proposer un projet véritablement de gauche. Je me reconnais dans ses propositions innovantes sur le rapport au travail ; sa vision de l'Europe ; la place qu'il fait à la jeunesse dans son projet ; sa volonté de réussir la transition énergétique et de faire des Outre-mer l'avant-garde de la France en matière d'énergie renouvelable".

Christiane Taubira m'a envoyé un message pour me souhaiter une bonne campagne








Ses premiers échanges avec Benoît Hamon remontent à 2011, "au Congrès du Mouvement des Jeunes Socialistes à Strasbourg", se souvient le Martiniquais. "J'étais jeune militant et Benoît Hamon était président du MJS". Aujourd'hui, ils se tutoient. Proche de Christiane Taubira dont il surveillait la réputation numérique sur les réseaux sociaux, Valentin Narbonnais a informé l'ancienne garde des Sceaux guyanaise de son engagement aux côtés de Benoît Hamon. "Elle est en Guyane, je ne sais pas quel candidat elle soutiendra, mais elle m'a envoyé un message pour me souhaiter une bonne campagne", confie presque soulagé le jeune socialiste.

Etudes et engagement politique

Rédaction de fiches techniques, veille des sites d'informations, les "petites mains" de Benoît Hamon travaillent H-24 sur cette campagne. "Il y a aussi la distribution de tracts, la préparation du meeting de Montreuil jeudi, les sollicitations des médias... Je ne dors pas beaucoup, mais c'est de la bonne fatigue. Quand on voit les résultats du premier tour, c'est stimulant", commente Valentin Narbonnais.

Etudiant en licence de droit et sciences politiques à l'université de Nanterre, le Martiniquais concilie ses études et son engagement politique. "Lorsque Christiane Taubira m'avait appelé au ministère, la condition sine qua non de mon engagement était déjà de poursuivre les études, ça l'est toujours, affirme-t-il. Je veux travailler et gagner ma vie à la sueur de mon front. Je refuse de vivre aux crochets de mandats électifs. Ils sont éphémères et c'est un mauvais signe envoyé à la population. Ce sont l'école et les diplômes qui nous permettent de nous émanciper". (Regardez ci-dessous Valentin Narbonnais lors d'un débat sur I-Télé).

Le militantisme

Participer aux débats, mener des actions : pour Valentin Narbonnais le militantisme est "un engagement intime". Il affirme ne rien attendre en retour. "Il ne s'agit pas de tremplin pour accéder à des postes, juste d'un outil pour mettre en place des politiques publiques pour la population". Mais qu'envisage-t-il après la campagne ? "Je serai à la place où le candidat jugera utile que je sois". Vision utopique ou langue de bois déjà bien rodée ? La porte de la salle de réunion s'entrouvre. Benoît Hamon salue ses collaborateurs. "On se voit après au sujet du débat de mercredi", lance tout sourire le candidat avant d'accorder un entretien à une chaîne d'information.

Campagne de 2012

Enthousiasme, excitation : cette ambiance de campagne, Valentin Narbonnais ne la découvre pas. En 2012, il est encore lycéen lorsqu'il soutient activement François Hollande dans la course à l'Elysée. "J'ai tiré les leçons de 2012, mais la campagne était très différente, j'étais beaucoup moins exposé", remarque-t-il. A l'époque, Valentin Narbonnais évolue dans l'ombre de Serge Letchimy, Christiane Taubira, George Pau-Langevin et surtout Victorin Lurel en charge du projet des Outre-mer de François Hollande et futur ministre des Outre-mer : "J'étais derrière un leader local et national, aujourd'hui, je suis moi-même en charge de ce projet pour les Outre-mer".

Quelles propositions pour les Outre-mer ?

Ce projet, Valentin Narbonnais ne cesse de le mettre en avant dans cette campagne. "Pour le moment, nous présentons notre vision pour les Outre-mer, mais une fois que notre candidat sera élu par le peuple de gauche dimanche, nous nous rendrons Outre-mer pour bâtir un programme avec les populations, les acteurs politiques, économiques et sociaux", explique Valentin Narbonnais déjà surnommé, par un de ses "amis" sur Facebook, le "ministre de l'outre-mer".