La handballeuse guadeloupéenne s'est gravement blessée au tendon d'Achille samedi 17 avril lors d'un stage avec l'équipe de France. Opérée lundi après-midi après son retour à Metz, elle donne des nouvelles rassurantes, malgré la déception de manquer ses premiers Jeux Olympiques cet été.
"Je suis tombée à terre, je n'ai pas eu du tout de douleur vive, mais j'ai senti quelque chose." Rapidement, les tests réalisés confirment les craintes de la Guadeloupéenne : rupture du tendon d'Achille. Opérée lundi 19 avril, Orlane Kanor doit porter un plâtre à la jambe gauche pour les six prochaines semaines. Elle entamera ensuite un long travail de rééducation. "C'est mon pied d'impulsion, ça va prendre au moins six mois", explique la handballeuse qui reçoit une équipe de la 1ère chez elle à Metz.
"Prendre mon mal en patience"
Au moins six mois de récupération et de rééducation, et pour l'instant le flou total sur un possible retour progressif à une forme légère d'entraînement. "Je revois le chirurgien dans une semaine et demi, j'espère en savoir plus. J'espère pouvoir vraiment garder un peu d'activité", confie l'arrière gauche de l'équipe de France qui avoue savoir qu'elle devra "prendre son mal en patience".
Mon objectif, c'est de réintégrer l'équipe de France. J'espère pouvoir retrouver mon niveau, je vais travailler dur pour ça. Je pense que je serai différente de celle que j'ai été avant cette blessure (…) Je travaillerai pour revenir au meilleur niveau!
La Guadeloupéenne de 23 ans garde la tête sur les épaules et prend du recul sur sa situation : "Mon envie, c'est de reprendre le handball, pas de retrouver mon niveau tout de suite. M'écouter, prendre soin de moi, retrouver des sensations." Pour cela, elle peut compter sur sa sœur jumelle, Laura, elle aussi handballeuse. Elles ont toutes les deux été formées à Metz.
Privée de Jeux Olympiques
Championne du monde en 2017, championne d’Europe en 2018 et encore vice-championne d’Europe en décembre dernier, la Guadeloupéenne est déçue puisqu'elle s'est blessée à quelques semaines des Jeux Olympiques de Tokyo (23 jullet - 8 août), alors qu'elle était en pleine préparation de la compétition. Orlane Kanor ne réalisera pas son rêve cette année. "C'est des années de travail… C'est dommage! J'espère que je pourrai en faire d'autres", confie-t-elle à Mourad Bouretima et Emmanuel Morel lors d'une interview.
Pour autant, la jeune femme compte bien soutenir ses coéquipières de l'équipe de France en juillet-août. "J'aurais aimé être avec elles physiquement, mais je serai avec elles de loin." Elle ajoute : "Les JO, c'est dur, il n'y a aucune équipe qui sera facile aux JO. Je vais regarder ça avec attention et encourager les filles."
"J'espère pouvoir rentrer en Guadeloupe"
Arrière gauche de Metz, Orlane Kanor va également manquer la fin de saison avec son club, et une probable finale de la Ligue féminine. "Maintenant, je ne pense plus qu'à moi, je ne pense plus au club ni à l'équipe de France. Il faut que j'arrive à bien faire ma rééducation, et le reste on verra."
La native des Abymes en Guadeloupe garde le sourire malgré tout. À Metz, elle a retrouvé son appartement et sa sœur. "Elle me gronde un peu quand je fais mes affaires toute seule et qu'elle me voit galérer. Mais elle prend soin de moi." Orlane Kanor aimerait également profiter de cette parenthèse forcée pour rentrer en Guadeloupe auprès de sa famille, si son club le lui permet. "Je ne sais pas quand je pourrai me déplacer. Mais ma mère a envie de me voir!"