Après cinq semaines d'un procès sous haute tension, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné à 20 ans de réclusion criminelle Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah qui avait notamment grièvement blessé le militaire guadeloupéen Loïc Liber.
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Après s'être retirés pour délibérer peu avant 10h00, les juges ont rendu leur verdict peu avant 19 heures. Le frère du tueur, Abdelkader Merah, à été condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est intervenu au terme de cinq semaines de procès sous haute tension, marqué par les témoignages poignants de proches de victimes de Mohamed Merah et dans un contexte de menace terroriste persistante depuis la vague d'attentats sans précédent ayant frappé la France.
La défense d'Abdelkader Merah a plaidé l'acquittement, demandant à la cour de juger "dans le respect du droit" et en constatant "l'absence de preuves" des assertions de l'accusation. Les avocats de Fettah Malki ont également demandé à ce que leur client soit jugé pour ce qu'il est et ce qu'il a fait et pas pour "une potentialité terroriste" avancée sans preuve par l'avocate générale. Abdelkader Merah, 35 ans, est accusé d'avoir "sciemment" facilité "la préparation" des crimes de son frère en l'aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries. Il est également accusé d'avoir participé "à un groupement criminel affilié à Al-Qaïda".
La justice reproche à Fettah Malki d'avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur. Entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant d'être abattu le 22 mars par les forces d'élite de la police. "Mohamed Merah a tiré à 29 reprises sur des cibles humaines sur trois scènes de crime. Je ne connais aucun homme, même aussi amoral, capable de faire cela sans une légitimation de ses actes", a déclaré l'avocate générale en ciblant l'influence de son frère. "Abdelkader a fabriqué Mohamed Merah", a-t-elle affirmé.
Sur Fettah Malki, décrit comme "sans loi, sans foi, sans morale", elle a estimé que le délinquant avait vendu l'arme et le gilet pare-balles à Merah en connaissant sa radicalisation. "Avez-vous apporté la preuve qu'il était au courant des intentions criminelles de Merah ? Non. Mon client n'appartient pas à ce monde-là", a répliqué l'un des avocats de Malki, Edouard Martial. "J'affirme que si Abdelkader Merah est ici, c'est parce que son frère est mort et que si Mohamed Merah avait été vivant, il serait seul dans le box", a résumé de son côté l'un des avocats du principal accusé, Me Eric Dupond-Moretti.
Durant ce procès, Loïc Liber, très grièvement blessé à Montauban le 15 mars 2012, a pris la parole devant la Cour d'assises spéciale. Le militaire guadeloupéen s'est exprimé par visio-conférence depuis sa chambre d'hôpital de l'institution nationale des Invalides. Son père est resté à ses côtés, alors que sa mère était présente au tribunal. Le militaire a indiqué ne pas avoir de souvenirs précis du 15 mars 2012 où sa vie a basculé. "Tout s’est passé très rapidement. Nous sommes sortis devant le régiment pour retirer de l’argent au distributeur. C’est à partir de ce moment que je ne me souviens plus de rien."
Le compte-rendu d'audience avec Kelly Pujar
"Je n'ai rien à voir avec les assassinats commis par mon frère"
Jeudi matin, la parole a été donnée une dernière fois à Abdelkader Merah et son co-accusé, Fettah Malki, avant que la cour ne se retire pour délibérer et répondre aux 82 questions posées. "Je dis et je redis que je n'ai rien à voir avec les assassinats commis par mon frère", a déclaré Abdelkader Merah. "Et, c'est tout ce que vous avez à dire ?", lui a demandé le président Franck Zientara. "C'est tout ce que j'ai à dire M. le président", a-t-il sobrement confirmé avant de se rasseoir. L'avocate générale, Naïma Rudloff, a réclamé les peines maximales encourues en appelant la cour à donner "une leçon de démocratie" en démasquant le "nouveau visage" du terrorisme.Réclusion criminelle à perpétuité requise
Contre Abdelkader Merah, elle a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans et contre Fettah Malki, 20 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté des deux-tiers. Plus disert que son co-accusé, Fettah Malki, un délinquant ami de Mohamed Merah, a, lui, demandé pardon jeudi aux familles de victimes en assurant qu'il ignorait les projets du tueur au scooter.Je voulais dire aux familles que j'ai entendu leur désolation. Je leur dis que je communie et compatis avec leur douleur. A aucun moment je n'ai voulu participer à un tel acte (...) J'ai été traité comme un terroriste, un tueur d'enfants. Ca, je ne peux l'accepter... Je leur demande pardon et ce pardon est sincère. J'espère qu'on me pardonnera.
"Sans loi, sans foi, sans morale"
La défense d'Abdelkader Merah a plaidé l'acquittement, demandant à la cour de juger "dans le respect du droit" et en constatant "l'absence de preuves" des assertions de l'accusation. Les avocats de Fettah Malki ont également demandé à ce que leur client soit jugé pour ce qu'il est et ce qu'il a fait et pas pour "une potentialité terroriste" avancée sans preuve par l'avocate générale. Abdelkader Merah, 35 ans, est accusé d'avoir "sciemment" facilité "la préparation" des crimes de son frère en l'aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries. Il est également accusé d'avoir participé "à un groupement criminel affilié à Al-Qaïda".La justice reproche à Fettah Malki d'avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur. Entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant d'être abattu le 22 mars par les forces d'élite de la police. "Mohamed Merah a tiré à 29 reprises sur des cibles humaines sur trois scènes de crime. Je ne connais aucun homme, même aussi amoral, capable de faire cela sans une légitimation de ses actes", a déclaré l'avocate générale en ciblant l'influence de son frère. "Abdelkader a fabriqué Mohamed Merah", a-t-elle affirmé.
Sur Fettah Malki, décrit comme "sans loi, sans foi, sans morale", elle a estimé que le délinquant avait vendu l'arme et le gilet pare-balles à Merah en connaissant sa radicalisation. "Avez-vous apporté la preuve qu'il était au courant des intentions criminelles de Merah ? Non. Mon client n'appartient pas à ce monde-là", a répliqué l'un des avocats de Malki, Edouard Martial. "J'affirme que si Abdelkader Merah est ici, c'est parce que son frère est mort et que si Mohamed Merah avait été vivant, il serait seul dans le box", a résumé de son côté l'un des avocats du principal accusé, Me Eric Dupond-Moretti.
Le militaire guadeloupéen Loïc Liber a témoigné depuis sa chambre d'hôpital
Durant ce procès, Loïc Liber, très grièvement blessé à Montauban le 15 mars 2012, a pris la parole devant la Cour d'assises spéciale. Le militaire guadeloupéen s'est exprimé par visio-conférence depuis sa chambre d'hôpital de l'institution nationale des Invalides. Son père est resté à ses côtés, alors que sa mère était présente au tribunal. Le militaire a indiqué ne pas avoir de souvenirs précis du 15 mars 2012 où sa vie a basculé. "Tout s’est passé très rapidement. Nous sommes sortis devant le régiment pour retirer de l’argent au distributeur. C’est à partir de ce moment que je ne me souviens plus de rien."
Le compte-rendu d'audience avec Kelly Pujar