Le projet minier de la Montagne d'Or au tribunal international des droits de la nature

Le projet minier de la Montagne d'Or devant le tribunal international des droits de la nature. En marge de la COP 23, le projet guyanais est examiné par une juridiction citoyenne, à la portée symbolique. Deux jours d'audience pour statuer sur l'ampleur des atteintes à la nature du projet.
Comme toujours lors de ces grandes conférences internationales, une multitude d'évènements se déroulent en marge du programme officiel. Parmi eux, le quatrième tribunal international des droits de la nature s'est ouvert mardi matin. 

Lors de cette session, quatre cas emblématiques de projets menaçant l'Amazonie sont jugés, parmi eux, celui de la Montagne d'Or. L'association "Maïouri Guyane", la "Jeunesse autochtone de Guyane" et la Fondation France Libertés (créée par Danielle Mitterrand), ont décidé de porter le projet minier devant le tribunal des droits de la nature. 

Pendant deux jours, experts et témoins se succédent à la barre. Le tribunal international des droits de la nature va débattre du projet minier guyanais et juger les dégâts qu’il causerait à l’environnement s’il voyait le jour.

Un tribunal issu de la société civile

Ce tribunal est une instance citoyenne issue de la déclaration des droits de la Terre-Mère adoptée en Bolivie en 2010 lors de la conférence mondiale des peuples contre le changement climatique. Une conférence qui s’est tenue à l’initiative d’Evo Moralès, alors président de la Bolivie. 

Ce tribunal international, dont la portée est avant tout symbolique, est bâti sur le même modèle que celui qui avait jugé Monsanto. En avril 2017, les juges avaient déclaré la compagnie américaine spécialisée dans les biotechnologies agricoles coupable de pratiques portant atteinte à de nombreux droits humains. 
Auditionné par le tribunal en tant que témoin, le Guyanais Christophe Yanuwana Pierre (photo ci-dessus), membre de la "Jeunesse autochtone de Guyane", explique que le projet de la Montagne d'or symbolise deux visions opposées du développement économique du territoire, l'une fondée sur l'exploitation des ressources naturelles et la seconde qui soutient un développement durable. 

Donner la parole à la nature

Le tribunal des droits de la nature vise à juger les atteintes à la « Terre-Mère ». Il reconnaît ainsi aux écosystèmes leurs droits à l’existence. A travers ce Tribunal, les droits de la nature peuvent être défendus et les responsables de crimes climatiques et environnementaux jugés symboliquement.