Protection de l'enfance: la Guyane demande à Paris une enquête de l'Igas

La collectivité territoriale de Guyane (CTG) a demandé à Paris de diligenter une enquête de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur de nombreux problèmes dans les services de protection de l'enfance.
Rodolphe Alexandre, le président de la CTG, a fait cette demande à la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, en faisant état de "dysfonctionnements dans la gestion des assistantes familiales" et de "nombreuses doléances des familles". Pour cela, il a souhaité qu'une mission de l'Igas soit dépêchée à Cayenne pour examiner "la gestion et l'organisation de l'aide sociale à l'enfance", qui relève de la compétence de la CTG, afin de "définir un cadre d'actions", selon un communiqué de la CTG.


La politique en faveur des familles et de l'enfance est depuis de nombreuses années critiquée par les travailleurs sociaux en Guyane. "Tous les collègues sont en souffrance du fait du manque de moyens humains et d'encadrement. C'est catastrophique", a témoigné auprès de l'AFP un professionnel sous couvert d'anonymat. "C'est une bonne chose que l'Igas vienne. Mais il y a déjà eu un audit en 2007, et la problématique est restée la même", selon lui.

Manque de structures

Le manque de structures de prise en charge de la précarité et les placements en surnombre dans les familles d'accueil avaient notamment été dénoncés lors du mouvement social du printemps en Guyane. A Grand Santi, une ville de 7.000 habitants accessible uniquement par avion et pirogue, le service de protection maternelle infantile (PMI) de la CTG est ainsi fermé depuis des mois alors que cette commune est l'une des plus fécondes de France.

Situation particulière

En Guyane, une famille sur quatre est monoparentale et le taux d'interruption volontaire de grossesse (IVG) est deux fois plus élevé que celui de l'hexagone. 6.800 naissances y ont été enregistrées en 2015, un chiffre en hausse de 11% en cinq ans.