Quand Nicolas Sarkozy vantait la République ouverte de Césaire

Le 6 avril 2011 devant le Panthéon à Paris, Nicolas Sarkozy rendait un hommage national à Aimé Césaire.
Nicolas Sarkozy défend l’assimilation et déclarait hier : "Dès que vous devenez Français, vos ancêtres sont gaulois". Pourtant, lorsqu’il était président de la République, il estimait que "l'idéal de la République ne peut pas être la négation des identités singulières". Explications.
Lors de la campagne présidentielle de 2007, le candidat de la droite s’était présenté avec fierté comme "Français de sang mêlé", en réponse à Jean-Marie Le Pen qui le réduisait à un "candidat venu de l’immigration". Dans la foulée de son élection à la présidence de la République, il avait cependant ouvert un long débat sur le thème de l’identité nationale et créé un ministère de l’Immigration, de l’identité nationale et du développement solidaire qui avait fait grand bruit. Mais il avait pris soin d’ajouter le terme d’intégration au titre de ce ministère, alors dirigé par l’ex-socialiste Eric Besson.
Désormais, dans la campagne de la primaire pour désigner le candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy ne parle plus d’intégration mais d’assimilation. "Dès que vous devenez Français, vos ancêtres sont gaulois", a-t-il assuré hier soir lors d’une réunion publique dans le Val d’Oise.

Hommage à Césaire

Remontons dans le temps, pas si lointain. Nous sommes le 5 avril 2011, il y a à peine six ans et demi. Le président de la République se présente devant le Panthéon, où reposent "les grands Hommes" de la République. Il a décidé d’y faire entrer Aimé Césaire, mort trois ans plus tôt. Nicolas Sarkozy exalte "le combattant inlassable de la cause martiniquaise et de la négritude". Puis, dans son discours que l’on peut retrouver en intégralité ici, il rappelle qu’Aimé Césaire avait "tant combattu l’idée d’assimilation". Et Nicolas Sarkozy, à l’époque, était d’accord. Il détaillait son point de vue :

"Il (Aimé Césaire) rejetait l'assimilation quand elle se confondait avec ce qu'il appelait « un génocide culturel ». Comment ne pas l'entendre ?
Car s'il y eut jadis une assimilation de combat comme il y eut une laïcité de combat, l'idéal de la République ne peut pas être la négation des identités singulières. Cet idéal ne peut être que l'enrichissement de ces identités par la prise en partage d'une histoire, d'une culture, de valeurs qui viennent s'ajouter et non remplacer ce que chacun a hérité de sa propre histoire."





















Le candidat Sarkozy signerait-il aujourd’hui ces propos prononcés par le président Sarkozy ?