Le Québec veut "doubler" ses échanges commerciaux avec la France (Premier ministre)

Le Premier ministre du Québec, François Legault, est en visite à Paris depuis dimanche. Il veut doubler les échanges commerciaux entre la Belle province et la France.  
Les échanges commerciaux entre la France et le Québec plafonnent à moins de 5 milliards de dollars canadiens (3,3 milliards d'euros), soit moins de la moitié des échanges entre le Québec et le Texas par exemple. "Cinq milliards, c'est rien. Il faut doubler ça", a déclaré M. Legault dans une entrevue à la chaîne francophone TV5Monde.La France n'est que le troisième partenaire commercial du Québec au sein de l'Union européenne, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les échanges commerciaux entre le Québec et la France, malgré l'amitié étroite qui les unit, "représentent à peu près trois jours d'échanges avec les Etats-Unis", a souligné M. Legault.
    

"Il y a urgence à diversifier"

"Au Québec, 70% de nos exportations vont vers les Etats-Unis. 70% de nos oeufs sont dans le panier américain", a regretté l'homme d'affaires multimillionnaire, élu sur la promesse de donner aux relations internationales du Québec un "accent beaucoup plus commercial". "Il y a urgence à se diversifier", a-t-il estimé, pointant du doigt "le protectionnisme américain qui n'est pas bon".
 

L'incontournable Dany Laferrière

Arrivé dimanche à Paris, M. Legault a entamé sa visite par une rencontre avec l'écrivain Dany Laferrière, premier Québécois et Haïtien à avoir rejoint la prestigieuse Académie française.     
Lundi, il s'est notamment entrenu avec son homologue français Edouard Philippe, qu'il a invité au Québec en 2020. La ministre des Outre-mer Annick Girardin était présente à Matignon.
Plus tard dans la journée c'est avec Emmanuel Macron que le Premier ministre du Québec s'est entretenu. Il a été question de "l'agenda commun", notamment "l'attachement à la lutte contre les inégalités, en même temps" que la promotion d"'une économie mondiale productive et compétitive", selon le chef de l'Etat. "On peut en faire plus ensemble" dans le commerce alors que "la France demeure la porte d'entrée en Europe" pour les exportateurs québécois et que la "Belle Province" ouvre le marché nord-américain aux groupes français, a déclaré M. Legault dans une déclaration commune.
 

L'économie au menu

Mais la visite à Paris, avant de rejoindre le Forum de Davos, en Suisse, a essentiellement un accent économique: un dîner devait ainsi être organisé dimanche soir avec des dirigeants de grandes entreprises françaises, et un déjeuner-conférence, mardi, dans la très symbolique Place de la Bourse, à Paris. "330 personnes sont inscrites", s'est félicité M. Legault, dont nombre de chefs d'entreprise. Le numéro un québécois, qui se présente comme "un Premier ministre économique", entend y encourager les investissements au Québec.     
"On a un défi commun", a-t-il expliqué. Comme en France, "on a cette pression au Québec où notre fardeau fiscal est très élevé si on se compare avec nos voisins".
 

Sa vision des gilets jaunes    

"Il y a une urgence de créer de la richesse en France et au Québec pour permettre de réduire le fardeau fiscal mais continuer d'offrir des services de qualité", a-t-il ajouté dans une allusion à la grogne des "gilets jaunes", ces Français qui réclament une baisse de la fiscalité sans dégradation des services publics. "Je ne veux pas qu'il se produise la même chose qu'ici, qu'il y ait une réaction trop dure", a ajouté M. Legault.