Quelles sont les conséquences de la grève pour les commerces et restaurants ultramarins à Paris ?

La manifestation du 17 décembre à Paris
Les commerces et la restauration sont parmi les principaux secteurs touchés par la grève qui paralyse la région Île-de-France depuis deux semaines. Parmi eux, certains proposent des spécialités ultramarines. Patrons et employés racontent comment la grève influence leur activité.
 
Baisse de fréquentations, problèmes avec les livraisons, absentéisme et retard des employés… nombreuses sont les conséquences de la grève des transports pour les commerçants et restaurateurs en Île-de-France.
 

Baisse de fréquentation dans les commerces

Une étude de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Île-de-France montre que 93% des commerçants interrogés "notent un impact de la grève sur leur activité économique". Cependant, cette même étude note que "le commerce lié à l’alimentation est le secteur le moins pénalisé". Isabelle de Battisti, chargée de relation presse à la CCI précise que l’étude se base surtout sur le commerce de proximité.

S’ils sont moins touchés, cela ne signifie pas que tout est rose pour eux. "Les fournisseurs de produits frais annoncent des problèmes d’approvisionnement et de livraisons, à cause du manque de camions et de chauffeur", explique Mme de Battisti, ce qui est directement lié aux contraintes de circulation des poids-lourds. Conséquence : de nombreux produits périssables sont perdus. Aussi, alors que les hypermarchés ont pu anticiper la grève en faisant des stocks de marchandises, les petits commerces ont eu plus de difficultés, car ils ne bénéficient pas d’une aussi grande capacité de stockage. Pierre Bonan, responsable du magasin "Au Bonheur des Île" dans le 19e Arrondissement est très touché par la grève, avec une forte baisse de sa clientèle : "C’est la mort, les gens ne peuvent pas se déplacer".

D'autres commerces subissent les conséquences de cette grève.

Le reportage de Mickael  Bastide et Emmanuel Morel : 
©la1ere

 

Et du côté des restaurants ?

Pas facile de remplir les salles lorsque les clients ne peuvent pas se déplacer. Les enseignes créoles et antillaises souffrent d’une baisse de fréquentation de leurs établissements. Frédéric Gabin, chef cuisinier du restaurant La Créole dans le 14e arrondissement se désole du fait que "les clients qu’on a l’habitude de voir ne viennent plus". Alors qu’en temps normal, il tourne avec 100 couverts en moyenne le midi, il n’en a qu’entre 20 et 30 depuis le début de la grève. Même constat pour une autre enseigne créole. De 60 couverts en moyenne, elle tombe à 15 ou 20 couverts ces jours-ci.

Frédéric Gabin déplore également des problèmes avec ses livraisons :

D’habitude, les camions arrivent vers 8h30 le matin, et donc je peux préparer mes entrées. Mais là, avec les bouchons, ils n’arrivent pas avant 11h30 voire midi. Ça me gâche mon menu et je suis obligé de m’orienter vers autre chose.


Il doit aussi faire face à un manque d’effectifs : le soir, il se retrouve avec moitié moins d’employés, les absents craignant de ne pas pouvoir rentrer chez eux après le service. 

En revanche, pour le restaurant Bemeo qui a ouvert cette semaine, la faible fréquentation, quoique encourageante pour une première, leur permet de faire quelques ajustements.

Le reportage de Mickael Bastide et Emmanuel Morel : 
©la1ere