Les nouveaux sites annoncés ce mardi 11 juin s'ajoutent aux cinq sites et monuments des Outre-mer (détails par ici) déjà sélectionnés en mars 2019 :
- L'église Saint-André de Morne-à-l'Eau en Guadeloupe
- Les façades de Saint-Pierre en Martinique
- Le relais Barcarel à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane
- Les temples tamouls de Saint-Pierre et Saint-Louis à La Réunion
- Le phare de l'île aux Marins à Saint-Pierre et Miquelon
La Réunion : Chapelle du domaine de Bel-Air à Sainte-Suzanne
Située à Sainte-Suzanne dans l'Est de La Réunion, la chapelle fut construite par Camille Jurien de la Gravière dans un style néogothique entre 1858 et 1860. "Figure atypique de la société coloniale de la région, cette riche propriétaire foncière dépensa sa fortune dans de nombreuses œuvres caritatives notamment "en expiation des crimes de l’esclavage"", précise sur son site la Fondation du patrimoine. Cette chapelle a été presque entièrement détruite lors d'un cyclone en 1881. Seule la façade du bâtiment tient encore debout aujourd'hui. Sans restauration, elle ne survivra pas à un nouveau cyclone.
Des travaux permettraient de consolider la façade et les vestiges. L’association Mémorial Camille Jurien voudrait faire de la sacristie une salle d’exposition, mais aussi "aménager un parcours sur l’esclavage autour des vestiges, sur les séquelles de l’esclavage, et la conquête des droits humains".
Guyane : Ancienne école de Rémire-Montjoly
A quelques kilomètres de Cayenne, cette école, construite en 1892, fut utilisée jusqu’en 1987 lorsque les classes furent transférées dans un nouveau bâtiment. "Elle devint alors logement de fonction, avant d’être fermée en 1999 à cause de son état trop dégradé", précise le site de la fondation du patrimoine.
L’édifice est quasiment à son état d’origine avec notamment des murs couverts de bardeaux de bois et une charpente de bois très travaillée. Mais le bâtiment est à l’abandon depuis vingt ans et est dans un état de dégradation avancée. Une restauration générale serait nécessaire. Le projet est d'y créer un centre pour accueillir les manifestations culturelles de la commune.
Guadeloupe : Clocher de Notre-Dame de Bon-Port à Petit-Bourg
Ce clocher fut construit en 1843 puis repris en 1855. "Outre pour les services religieux, il servait aussi de système d'alerte en cas d'incendie ou de tsunamis", précise le site de la Fondation du patrimoine. Ce clocher a survécu à l'ouragan destructeur de 1928 et est aujourd'hui un des derniers édifices patrimoniaux de la commune. Mais son état ne cesse de se dégrader et le clocher de Notre Dame de Bon-Port présente aujourd’hui des façades fissurées voire fracturées et une couverture endommagée.
Il est devenu si fragile que ces cloches ne fonctionnent plus. Grâce à des travaux de consolidation et de remise en état des cloches, la commune et la paroisse voudraient l'entendre résonner à nouveau. Le clocher sera aussi intégré à un circuit de visite de la commune.
Martinique : domaine de la Trace à Fort-de-France
Rongé par les termites et l’humidité, le bâtiment principal est soutenu par des étais. L’objectif est de rénover en profondeur cette maison construite au début du XXème siècle, située sur les hauteurs de Balata. Le projet de valorisation prévoit d’en faire un meublé de tourisme haut de gamme afin de financer l’entretien de toute la propriété. Le domaine pourrait alors accueillir du public pour différents événements, notamment culturels.
Mayotte : la mosquée de Tsingoni
La mosquée de Tsingoni est la plus vieille mosquée en activité en France. Elle est datée du XVIè siècle. Le minaret souffre notamment de corrosion et de fissuration. La mosquée elle-même est également sévèrement dégradée.
Saint-Martin : Parc paysager de la plantation Mont Vernon
Ce parc a été dévasté par le passage de l’ouragan Irma en 2017. Le parc est depuis fermé au public. L’objectif est d’en faire un espace culturel, commercial et artisanal pouvant accueillir expositions, concerts et spectacles. Ancienne plantation de cannes à sucre et de coton, le domaine Mont-Vernon comportait avant le passage d'Irma une collection de bananiers, mais aussi tamariniers, caféiers, gommiers, canne à sucre, manguiers, flamboyants etc…
Saint-Pierre et Miquelon : Maison du pêcheur
Construite en 1921, elle était habitée par une famille pratiquant la pêche côtière. Elle fait partie des deux dernières maisons de ce type sur l’archipel, selon le site de la mission Stéphane Bern. L’objectif est de restaurer la maison, laissée à l’abandon, afin de l’ouvrir au public. Une restauration complète de la charpente est nécessaire. Des travaux doivent démarrer cet été car la maison « ne tiendra pas un hiver de plus ».
Les sites déjà inscrits
Depuis la création du Loto du patrimoine en 2018, plusieurs autres sites ultramarins ont été inscrits, comme la maison d'Aimé Césaire en martinique, la maison du receveur des douanes à Saint-Laurent en Guyane, l'habitation Bisdary en Guadeloupe, ou encore les temples tamouls de Saint-Pierre et Saint-Louis à La Réunion ou le phare de l'île aux Marins à Saint-Pierre et Miquelon. Sur son site, la Mission Stéphane Bern fait le point sur le financement de quelques uns de ces projets.Ainso, plus de 26 000 euros ont été collectés pour la restauration de l'habitation Bisdary en Guadeloupe, soit 52% de la somme nécessaire. En Guyane, la restauration d'une maison traditionnelle située à Kaw n'est financée qu'à hauteur de 14%.