A peine élu, Emmanuel Macron doit passer à l'étape suivante : nommer son Premier ministre et choisir avec soin les membres du gouvernement. Un défi d'autant plus important que les élections législatives du mois de juin sont loin d'être gagnées. Y aura-t-il un ministre ultramarin au gouvernement ?
Un calendrier serré
Le calendrier est déjà connu : dimanche 14 mai, Emmanuel Macron sera officiellement investi huitième président de la Vème République. Dans la foulée, il annoncera le nom de son Premier ministre. La composition de son gouvernement devrait être annoncée dimanche 14 ou lundi 15 mai au plus tard. Mais dans la coulisse, les tractations ont déjà débuté, et les candidats aux portefeuilles ministériels sont nombreux à jouer des coudes. Dans cette équipe gouvernementale qu'on annonce ressérrée et composée de nombreuses personnalités de la société civile, quelle place pour les Ultramarins ? Revue d'effectifs.Un Ultramarin aux Outre-mer ?
C'est devenu une tradition depuis la nomination en juin 2009 par Nicolas Sarkozy de la Guadeloupéenne Marie-Luce Penchard au ministère des Outre-mer : ce portefeuille est, depuis cette date, dévolu aux Ultramarins : Victorin Lurel (Guadeloupe) nommé en mai 2012, George Pau-Langevin (Guadeloupe) en avril 2014, Ericka Bareigts (La Réunion) en septembre 2016. Pourtant, Emmanuel Macron n'a, a aucun moment précisé au cours de la longue campagne électorale, ses intentions quant au maintien, ou non, de cette tradition. Autrement dit, rien n'indique qu'il nommera un Ultramarin aux Outre-mer.Si Emmanuel Macron choisit de confier le ministère des Outre-mer à un non-ultramarin, il se murmure qu'Arnaud Leroy pourrait être celui-ci. Député des Français de l'étranger, ancien fonctionnaire européen, Arnaud Leroy était durant la campagne présidentielle l'un des porte-paroles du candidat Macron. Il s'est également intéressé de près aux dossiers ultramarins. Il représentait d'ailleurs Emmanuel Macron pour l'émission "Outre-mer Politique" sur France Ô/Outre-mer 1ère :
Qui sont les Ultramarins susceptibles de rentrer au gouvernement ?
Parmi les élus ultramarins qui ont soutenu Emmanuel Macron durant la campagne, plusieurs peuvent être considérés comme ministrables. Le président du conseil régional de Guadeloupe, Ary Chalus, soutient le candidat En Marche depuis septembre 2016. Il aurait l'oreille du nouveau président mais ne souhaiterait pas abandonner son siège de président de région, conquis en 2015. Il avait accueilli Emmanuel Macron en Guadeloupe en décembre 2016 :Interrogé lundi 8 mai sur France Ô, Ary Chalus a expliqué qu'il était prêt à devenir ministre "mais il y a des conditions" :
Le président du conseil régional de #Guadeloupe Ary @achalus971 veut il devenir ministre d'@EmmanuelMacron ? Oui mais...
— La1ere.fr (@la1ere) 9 mai 2017
Itw @FranceOtv pic.twitter.com/ASMu8HgFss
Thierry Robert, député-maire de La Réunion ne cache qu'à peine son souhait d'être le prochain ministre des Outre-mer. Il l'a dit à demi-mots, lundi 8 mai, sur France Ô :
Le député Thierry Robert, soutien d'Emmanuel Macron candidat à un portefeuille ministériel ? Il était l'invité de @FranceOtv pic.twitter.com/TUy4whZzeN
— La1ere.fr (@la1ere) 8 mai 2017
Autre possibilité, nommer un élu guyanais, ce qui permettrait d'avoir un ministre immédiatement au fait de la situation sociale tendue dans le département. Deux élus guyanais notamment ont soutenu Emmanuel Macron : Rodolphe Alexandre, qu'on imagine mal démissionner de la présidence de la Collectivité Territoriale de Guyane, et le sénateur Georges Patient, âgé de 68 ans.
Autre hypothèse qui semble à ce jour peu probable : le maintien d'un actuel ministre du gouvernement Cazeneuve : deux Ultramarines pourraient y songer : Ericka Bareigts, qui a soutenu Emmanuel Macron entre les deux tours, et Annick Girardin, qui lui a apporté son soutien quelques jours avant le premier tour du 23 avril. Mais dans la mesure où Emmanuel Macron souhaite se démarquer de la ligne de son prédécesseur François Hollande, il parait difficile que plusieurs ministres soient ainsi reconduits.
Parmi l'équipe rapprochée d'Emmanuel Macron durant la campagne, Max Dubois pourrait prétendre à un poste, mais pourquoi pas de conseiller à l'Elysée pour les Outre-mer ?